Dans le cadre du Festival international de films Fantasia, qui avait lieu du 13 juillet au 2 août à Montréal, quelques membres de l’équipe des Horizons imaginaires vous proposent de courtes chroniques des films qu’ils sont allés voir : toutes les nuances de la science-fiction, du fantastique, de l’horreur et de bien d’autres genres s’y retrouvent !

 

Cet article contient nos dernières chroniques vues durant le festival, et même si celui-ci est maintenant terminé, n’hésitez pas à nous faire savoir ce que vous avez pensé des films que vous êtes allés voir !

 

Crédit photo : Masaaki Yuasa

 

Lu Over the Wall, de Masaaki Yuasa. Japon, 2017, 112 min.

 

Par Adrien Kamran

 

Dans Lu Over The Wall, un des deux films animés les plus récents du légendaire réalisateur Masaaki Yuasa, un jeune étudiant a l’impression qu’il gaspille sa vie en vivant dans un village de pêcheurs loin de Tokyo. Obtenant des notes dans la moyenne et n’affichant aucune réelle ambition, il passe ses soirées à composer de la musique dans le garage de sa famille, ce qui attire l’attention inattendue de quelques-uns de ses amis proches… et d’une sirène enfantine ! Tout cela finit par enfin lui donner un objectif à atteindre, et il se retrouve confronté au défi d’arriver à ‘équilibrer sa vie normale avec sa nouvelle réalité, tout en voulant protéger la sirène des visées abusives des villageois. Lu Over The Wall semble s’inspirer fortement des oeuvres du Studio Ghibli (Ponyo, notamment) pour raconter une histoire émouvante accompagnée d’une bande sonore à la fois joyeuse et saisissante. La qualité de l’animation n’est pas toujours à la hauteur de cette bande sonore, mais l’utilisation intelligente de la rotoscopie (animation image par image) a permis aux artistes de rendre les personnages humains plus réalistes. La tension mise en place dans la première partie du film est décuplée dans la seconde, menant à une fin aigre-douce. Un élément particulièrement bien réussi demeure les interactions entre le personnage principal et la sirène : sans une compréhension totale de la langue humaine, la créature marine peut seulement communiquer à travers de courtes phrases et des gestes. Or, lorsque de la musique se fait entendre, elle est capable de chanter et de danser, entraînant ainsi son entourage à la suivre. C’est joyeux et charmant. En conclusion, Lu Over The Wall est un film d’animation japonaise attrayant qui mérite bien d’être vu.

 

Crédit photo : Robert Palka

 

Spoor, de Agnieszka Holland. Pologne / Allemagne / République tchèque, 2017, 128 min.

 

Par Sabina Roman

 

Spoor m’a grandement surprise par ses images autant que par sa narration, et ce du début à la fin de la projection. Ce film polonais traite d’une façon originale du thème de la protection des animaux. En effet, la réalisatrice Agnieszka Holland a choisi de mettre en scène Janina, une ingénieure à la retraite qui dénonce furieusement le comportement des braconniers de son village. Elle n’a pas froid aux yeux : elle va même jusqu’à se battre pour tenter de changer les pratiques dévastatrices de ses ennemis. De plus, le passage des saisons et le mode de vie des habitants du petit village sont filmés de façon à faire ressortir autant la grandeur des lieux que les petits détails sympathiques des habitants et de leurs maisons. Ce qui m’a le plus touchée, c’est l’entraide qui unit ceux qui sont perçus comme impuissants et la façon dont ils sont capables de joindre leurs forces pour combattre une menace commune. À travers tout cela, le film présente intelligemment une perspective engagée, en traitant de spécisme et de la relation de l’être humain avec les autres espèces présentes dans son milieu.

 

Crédit photo : Masaaki Yuasa

 

The Night Is Short, Walk on Girl, de Masaaki Yuasa. Japon, 2017, 93 min.

 

Par Adrien Kamran

 

The Night Is Short, Walk on Girl est l’un des plus récents films d’animation du réalisateur japonais Masaaki Yuasa. On y retrouve une jeune femme aux cheveux noirs, qui part à la découverte des divertissements de nuit à Kyoto. Sans qu’elle le sache, Senpai, un de ses camarades de classe tombé amoureux d’elle, a décidé de la suivre dans le but de lui confesser ses sentiments. Cependant, pour le jeune homme, suivre les pas de son béguin s’avère être plus difficile à faire que sa confession elle-même. The Night Is Short, Walk on Girl est un chef-d’œuvre dont les prouesses visuelles et les thématiques explorent l’excentricité de personnages hauts en couleur. Passant avec fluidité des scènes réalistes aux réalités oniriques, le film réussit à raconter une histoire d’amour, qui acquiert toute l’ambition qui lui est due. Le rythme frénétique du film souligne l’état d’esprit de la jeune femme, toujours en mouvement. Étant donné le rythme habituellement rapide du film, les passages plus lents ont un impact nettement important, qu’ils n’auraient probablement pas eu dans un autre contexte. Un thème particulièrement émouvant est celui du passage du temps : pour la jeune héroïne, le temps s’écoule normalement, mais les personnages plus âgés qu’on rencontre estiment que le temps passe beaucoup plus vite. Cet aspect de l’oeuvre est rendu visible par des détails bien dosés, comme les montres des personnages, qu’on voit fonctionner à des rythmes différents. Ce faisant, le réalisateur rappelle l’importance de profiter de ce qu’on vit au moment présent. En réalité, je ne peux pas rendre justice à ce film en une si courte chronique. En guise de conclusion, je ne peux donc que vous recommander de voir The Night Is Short, Walk on Girl si vous en avez l’opportunité, car il a su me réchauffer le coeur et me mettre un sourire au visage.

 

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