Du 4 au 6 août derniers, le Palais des congrès de Montréal était le lieu de rassemblement des amateurs de manga, d’animé, de jeux vidéos et de culture populaire japonaise ! En effet, la convention annuelle Otakuthon battait son plein, et l’équipe des Horizons imaginaires ne pouvait évidemment pas manquer cet événement, qui reçoit plus de 20 000 visiteurs chaque année, ainsi que de nombreux invités spéciaux provenant des États-Unis, du Japon, du Québec et d’ailleurs !
En attendant un compte rendu officiel de la convention, nos apprentis rédacteurs vous proposent de les suivre grâce à un petit journal de bord qu’ils ont réalisé, où ils partagent leurs impressions à chaud et leurs découvertes !
Aujourd’hui, Adrien, Xin Yue et Yin Nan reviennent sur la journée du samedi 5 août. Vous pouvez toutefois retrouver leurs impressions du vendredi en cliquant ici. Et on vous donne rendez-vous ce vendredi pour consulter le journal de bord du dimanche 6 août ! Vous pouvez aussi visiter notre album Facebook « spécial cosplay – Otakuthon 2017 » pour voir les superbes costumes que nous avons vus durant la fin de semaine !
Adrien (10 h 00) : Avant tout, je savais que je devais être présent pour le Turnabout. Le Turnabout est une sorte de pièce de théâtre originale, organisée par la convention chaque année. Elle s’inspire fortement de la série de jeux vidéo Phoenix Wright: Ace Attorney. À la suite d’un crime survenu dans des circonstances mystérieuses, un procureur et un avocat participent à une joute légale pour découvrir la vérité sur ce qui s’est réellement passé. Dans le cas du Turnabout auquel j’ai assisté, Ash Ketchum, le protagoniste de Pokémon, est considéré comme suspect du meurtre de l’Agent Jenny, et presque tout indique que le dresseur de Pokémons est le tueur. « Presque », car un faux témoignage et un manque de preuves solides permettent à la défense de faire entendre son cas. Avec l’aide de certains membres du public (et grâce à la présence inattendue de la Team Rocket), Ash Ketchum finit par être reconnu innocent.
Xin Yue (11 h 00) : J’avais planifié arriver à 10 h 00 pour assister au panel du studio Ghibli, mais l’excitation de la veille m’a tellement épuisée que je n’ai pas réussi à entendre les quatre alarmes que j’avais programmées pour me réveiller ! ;D Heureusement que mon père est venu me tirer du sommeil…
Dès mon arrivée (à la course), je remarque immédiatement que le nombre de cosplayers a augmenté, comparativement à la veille, et la qualité de leurs costumes est très haute. Quand j’y pense, c’est logique : les gens sont habituellement plus libres durant la fin de semaine, et en plus, la mascarade est prévue pour plus tard aujourd’hui. Je me suis donc inévitablement mise à courir dans tous les sens pour prendre le plus de photos possible !
J’ai aussi rencontré des amies, qui se sont costumées en personnages de la série Onmyoji, un jeu vidéo japonais.
Xin Yue (12 h 00) : Je viens d’arriver au panel « 4Kids Throwback » avec un ami que j’ai rencontré hier lors du concert d’IA. Honnêtement, je ne connaissais pas 4Kids auparavant, et après avoir assisté à cette présentation, j’ai eu la soudaine révélation que plusieurs mèmes vus sur Internet viennent de cette compagnie de production de films et de séries télévisées.
Les projections que j’ai vues durant le panel, comme celle de l’emblématique « du-du-du-du-duel » de Yu-Gi-Oh, les drôles de censures absurdes des armes dans la série One Piece, ainsi que les mauvais doublages de différents animés m’ont fait tellement rire que j’en avais mal au ventre.
Xin Yue (13 h 10) : Après le panel de 4Kids, je me promène un peu partout dans le Palais des congrès à la recherche de nouveaux cosplayers. Je dois mentionner que tous les cosplays de 2B, le personnage du jeu NieR : Automata, que je rencontre sont d’une qualité incroyable. Il y a aussi un imposant rassemblement dans la grande salle. Le cosplay de Gundam est celui qui m’est sauté aux yeux en premier : l’épée devait faire environ deux mètres, voire plus, et le costume était extrêmement réaliste. Il devait faire vraiment chaud pour le cosplayer caché à l’intérieur de l’armure ; après tout, il lui est impossible d’enlever son costume quand il le veut, puisque le simple fait de s’habiller nécessite environ 30 minutes !
Yin Nan (13 h 20) : C’est la deuxième journée d’Otakuthon, et je me précipite à l’événement après avoir terminé mes heures de bénévolat au triathlon de Montréal ! La météo n’est vraiment pas de notre bord ce matin, mais la pluie s’est un peu calmée vers midi. J’attends un ami qui est dans le coin du Palais des congrès, tout en examinant la programmation de la journée.
Yin Nan (13 h 29) : Je décide sur un coup de tête que j’ai envie d’aller voir le concert de Man with a Mission. Petit problème : le concert commence dans une minute, et mon ami n’est toujours pas arrivé… Je ne sais pas s’ils vont me laisser entrer si j’y vais en retard…
Yin Nan (13 h 36) : J’ai finalement rejoint mon ami, et on se trouve devant l’entrée de la salle où a lieu le concert. Malheureusement, mon ami ne peut y aller, puisqu’il n’a pas de billet, mais on me laisse entrer grâce à ma passe média. Je me sens un peu coupable d’avoir délaissé mon ami, mais je sentais un certain devoir d’assister au concert pour que ma passe puisse servir à quelque chose !
Lorsque le concert commence, la première chose qui me vient en tête est ceci : « est-ce du rock ou du métal ? » Après un peu de recherche, j’ai appris que c’était un groupe qui faisait un mélange de hard rock et de dance-pop. Je me sentais un peu comme un imposteur dans cette salle remplie de « vrais fans ». Je voyais tout de même quelques personnes qui étaient là pour accompagner leurs amis. Moi, j’y étais par curiosité.
Au début, je n’étais pas plus qu’intéressée. Puis, au fur et à mesure que le concert a progressé, j’ai ressenti de plus en plus d’affection pour le groupe. J’ai beaucoup aimé leurs interactions avec le public, qui se faisaient sous la forme de chansons à répliques dans lesquelles nous devions reproduire des rythmes ou des mélodies que les membres du groupe nous assignaient.
Quant à leur talent musical, j’ai comme qui dirait une opinion… mitigée. D’un côté, je me suis demandé si j’allais ressortir sourde de la salle de spectacle. D’un autre côté, j’ai trouvé la musique réconfortante, « berçante »… au point de pouvoir m’endormir en l’écoutant ! (Ou était-ce parce que je n’avais dormi que cinq heures la nuit précédente afin de me réveiller à temps pour mon bénévolat ?)
Étrangement, ce n’est qu’au milieu du concert que j’ai réalisé que les membres étaient affublés de têtes de loup !
Yin Nan (14 h 06) : Le groupe vient de saluer le public, mais il est trop tôt pour que le concert soit fini. Je me demande s’il y a quelque chose de prévu après cela. L’écran s’allume et commence à projeter l’histoire de Man with a Mission. Je me suis alors demandé si l’animé était pour certains groupes japonais ce que la danse est pour le k-pop, soit un élément indispensable de leur performance.
Yin Nan (14 h 28) : Je sens que le concert tire à sa fin. J’aimerais bien prendre une photo pour la garder en souvenir, mais comme l’écran de mon cellulaire est brisé et qu’il est trop lumineux dans le noir et qu’il risque de déranger l’auditoire près de moi, mes tentatives de prendre une photo discrètement se soldent par ceci :
Yin Nan (14 h 36) : Le concert vient de finir, et j’ai bien aimé. Je ne suis pas sûre par contre si c’est quelque chose que j’écouterais au quotidien, mais j’aimerais assurément en apprendre davantage sur le groupe.
J’appelle maintenant mon ami que j’avais délaissé, et je vais le retrouver. Il me présente certains de ses amis, et on discute ensemble pour décider où aller maintenant.
Yin Nan (15 h 00) : On jette finalement notre dévolu sur une conférence intitulée « Lolita Makeup 101 ». On en est ressortis environ 15 minutes plus tard. C’était peut-être un peu trop avancé pour nous… On s’attendait d’ailleurs à quelque chose de plus interactif. Ça nous a malgré tout donné l’idée géniale de déguiser l’ami de mon ami en lolita lors la prochaine convention, l’an prochain. Du moins, il a les cheveux pour ça !
J’ai quand même pu recueillir quelques informations pratiques pendant le peu de temps où on est restés à la conférence : 1) il semble qu’on ait besoin d’un minimum de quatre pinceaux pour bien réussir son maquillage de lolita. 2) Aveeno n’est supposément pas une très bonne marque pour les gens qui ont la peau sensible. 3) Il y a toute une différence entre la BB cream et la CC cream. 4) Il ne faut jamais oublier de mettre de la crème solaire et… 5) Savoir s’il est préférable d’utiliser du fond de teint ou de la BB cream est une question qui peut causer de grands débats !
N’empêche que les cosmétiques et moi, ça fait deux. Quand je dois me maquiller, j’utilise du crayon pour les yeux, du rouge à lèvres, et de l’anticernes.
Yin Nan (15 h 27) : Après un moment d’indécision, on se rend à une période de questions avec Cherami Leigh, une actrice de doublage américaine. Je dois dire que la séance a été mon coup de cœur des deux derniers jours. L’actrice avait un bon sens de l’humour, et j’ai cru comprendre qu’elle avait prêté sa voix à un personnage de la série Sword Art Online, dont j’ai vu quelques épisodes [NDLR en effet, Cherami Leigh donne sa voix au personnage d’Asuna].
Voici quelques-unes des questions que le public lui a posées durant la période, et ses réponses, que j’ai tenté de traduire pour vous :
Question : Pourquoi est-ce que certains personnages d’une même série sont joués par plusieurs acteurs ?
Cherami : Parfois, des empêchements ne permettent pas à certains acteurs de finir leur contrat. Ils doivent donc être remplacés par d’autres.
Q : Est-ce que ça vous arrive parfois d’agir comme le personnage que vous jouez ?
C : Oui, ça m’arrive parfois. Lorsque je jouais un personnage assez pince-sans-rire, je me rappelle avoir déjà dit à quelqu’un de se faire exploser parce qu’il n’était pas drôle. Le pire, c’est que je m’étais trouvée drôle.
Q : Selon vous, quel personnage, parmi ceux que vous avez joués, serait la meilleure « Best Girl » ?
C : Elles le sont toutes ! Désolée de te décevoir, mais je ne peux pas répondre autre chose. Sinon, je jure qu’elles vont vouloir me tuer, et je ne pourrai plus dormir la nuit.
Q : Comment faites-vous pour garder votre voix en bon état ?
C : C’est sûr que je bois beaucoup d’eau et de thé, et je mange beaucoup d’oranges. Il y a un genre de thé qu’on surnomme le « fairy tea » que je bois souvent. Et lorsqu’un acteur est vraiment désespéré, il y a une sorte de gelée chinoise qui lui permet d’utiliser sa voix pendant deux heures supplémentaires, même s’il sent que la fin approche. Une autre chose à garder en tête est de crier à partir du diaphragme. Enfin, lorsque la voix est fatiguée, il faut absolument la laisser se reposer.
Q : Aimez-vous la poutine ?
C : Mais bien sûr ! Quand j’ai l’occasion de le faire, je force mes amis à en essayer. Certains se fâchent, mais honnêtement, c’est une faveur que je leur fais !
Yin Nan (16 h 00) : Je finis par rester jusqu’à la fin. Lorsque j’essaye de retrouver mes amis, ils me disent qu’ils vont d’abord aux jeux vidéos, puis qu’ils sont en train d’apprendre l’art du sabre japonais, pour finalement me dire qu’ils se rendent au spectacle du groupe de danse East2West. Rendue là-bas, j’ai du mal à les retrouver, puisque la salle est plongée dans le noir. Malgré tout, la vie fait parfois bien les choses. Juste au moment où je sors de la salle pour les appeler, je vois un membre de mon groupe de danse, 2ksquad, et je l’interpelle. J’ai été contente de finalement pouvoir faire sa connaissance. Il était d’ailleurs assez charmant. On rentre ensemble dans la salle et je repère finalement mes amis. On s’assoit tout le monde ensemble pour profiter du spectacle, dont j’ai bien aimé les sketchs qui séparaient chaque numéro de danse.
Xin Yue (16 h 30) : Et oui, à part la pause-repas prise à 15 h avec Adrien et qui nous a permis de combiner le dîner et le souper, j’ai passé tout mon temps à prendre des photos ! 😉 En parlant de manger, je dois signaler entre parenthèses que tout au long du repas, Adrien a protégé son dessin imprimé avec autant de prudence qu’en aurait déployée une maman ourse protégeant son petit. C’était adorable !
En tout cas, c’est maintenant que je découvre enfin l’endroit où il y a le meilleur rassemblement de cosplayers ! (Et ce après avoir déjà fait plusieurs tours dans la grande salle du deuxième étage, ainsi que dans les corridors des étages supérieurs). Je suis donc descendue au niveau du métro, où j’ai rencontré une superbe Saber près de la sortie donnant sur la rue de Bleury !
Il y a un petit parc avec une fontaine à l’intersection de l’avenue Viger Ouest et de la rue de Bleury. Comme c’est un endroit propice pour prendre des photos, j’y vois plusieurs personnes qui prennent la pose près de la fontaine.
J’ai toutefois mal estimé le temps que ça prend pour prendre des photos. Alors quand vient l’heure d’aller à la mascarade, je constate que je n’ai pas terminé de prendre des photos de tout le monde. C’est probablement la seule chose que je vais regretter de cette édition d’Otakuthon.
Yin Nan (17 h 00) : J’étais censée partir maintenant, car mes parents voulaient souper chez un ami en visite avec moi, mais je viens d’apprendre qu’il n’était pas encore arrivé à Montréal. Je me retrouve donc à jouer à un jeu de table nommé Codes avec mon ami de 2ksquad. C’est tout un défi, car on doit tenter de faire deviner plusieurs mots à la fois à notre coéquipier, et ce à l’aide d’un seul mot comme indice !
Xin Yue (17 h 30) : Il y a beaucoup de personnes qui font la file pour assister à la mascarade. Il y a même une salle supplémentaire prévue au cinquième étage au cas où il y a un trop de spectateurs qui veulent entrer dans la salle principale.
Xin Yue (17 h 40) : Le spectacle commence avec une performance d’Arashi Daiko, un groupe de percussions japonaises. Les membres d’Arashi Daiko ont performé avec une telle énergie que j’ai pu sentir les vibrations de chaque coup de tambour comme si elles me traversaient.
Xin Yue (18 h 30) : La mascarade commence enfin ! Le présentateur réussit à détourner l’attention des problèmes techniques qui surviennent par ses blagues qui remportent beaucoup de succès. Le numéro « Cosplay equals consent ? » semble gagner l’approbation générale par son rythme de présentation bien huilé, et surtout par le message qu’il réussit à transmettre.
Je tiens donc à conclure mes impressions du jour en rappelant à tout le monde qu’il faut respecter les cosplayers, notamment en prenant toujours le temps d’obtenir leur permission avant de prendre des photos d’eux, et de ne pas faire de demandes qui dépassent les bornes.