Avec le retour en présentiel des activités de l’Otakuthon 2022, notre éditeur Kai Ming Wang a eu la chance de converser brièvement avec Cynthia, une des porte-parole de l’événement, à l’intérieur du Palais des Congrès. S’ensuit une discussion sur ce retour à la normale pour l’une des plus grandes conventions canadiennes sur l’anime.
Kai Ming Wang : Pouvez-vous commencer par vous présenter vous-même et décrire un petit peu votre rôle au sein de l’organisation?
Cynthia: Ok! Moi c’est Cynthia. Je suis l’une des représentantes de l’Otakuthon au sein des médias.
Kai: Depuis combien de temps travaillez-vous ici?
Cynthia: Pour moi, ça fait vraiment plusieurs années. D’abord j’ai commencé par être bénévole et puis, une fois que j’ai obtenu un peu plus d’expérience, je suis devenue staff au sein de l’Otakuthon. Pour les médias, c’est ma première année, mais on est une grande équipe avec des gens expérimentés. Le chef de notre équipe est Stefan Latour; c’est aussi l’un des co-présidents de l’Otakuthon.
Kai: Oui, donc je pense que Stefan était là depuis le début et c’est lui qui a fondé l’Otakuthon?
Cynthia: Oui, il était là depuis le début. En termes d’histoire de l’Otakuthon, l’événement a été fondé par l’Anime Club de Concordia et au tout début, c’était vraiment un petit événement au sein de l’université. Là, on voit qu’il y a tellement de gens intéressés et c’est devenu de plus en plus grand. L’événement a vraiment pris de l’ampleur en 2006 lorsqu’on avait commencé à l’organiser au Palais des Congrès. Il y a maintenant des milliers de gens qui viennent à chaque année.
Kai: Ça m’amène justement à ma prochaine question. Pour nos lecteurs qui ne sont peut-être pas aussi familier avec l’événement, pourriez-vous rapidement décrire en quoi consiste l’Otakuthon et ce qu’il couvre en général?
Cynthia: Oui, donc Otakuthon est une convention d’anime pour les otakus. Il s’agit donc d’un événement qui rassemble les gens ayant cet intérêt-là et on a vraiment une diversité de personnes venant de toute sorte de milieux différents, que ce soit en termes d’ethnicité ou d’âge. Présentement, on est la deuxième plus grande convention d’anime au Canada.
Kai: Le deux éditions précédentes s’étant déroulées en virtuel, y a-t-il eu des difficultés supplémentaires par rapport à ce retour en présentiel?
Cynthia: C’est sûr que, vraiment, on est super content de revenir en personne. Le COVID a été dur pour tout le monde et présenter l’événement en virtuel a évidemment aussi apporté son lot de défis. L’Otakuthon a toujours été en personne avant cela alors, pour nous, il s’agit simplement d’un retour à la normale. Évidemment en termes des mesures sanitaires et tout ça, on essaie d’accommoder tout le monde afin que chacun puisse être dans un environnement qui leur soit confortable. Pour le moment, le port du masque n’est pas obligatoire dans les aires communes, mais chez certains artistes japonais qui en font la requête, on demande à ce qu’il soit respecté pour leur confort.
Kai: Est-ce que les artistes ont été réticents à l’idée de revenir en présentiel cette année?
Cynthia: On a eu de vraiment bonnes réponses. Par exemple, l’un des groupes les plus populaires qui sont avec nous cette année est blank paper, un groupe de musique japonais; ils n’ont eu aucun problème à venir pour cette édition. On n’a pas eu de problème avec les masques à date, les gens sont super ouverts et super gentils sur le plan des accommodations.
Kai: Je n’ai malheureusement pas pu assister aux deux éditions en virtuel, mais d’après vous, en termes de continuité pour l’Otakuthon, s’agissait-il d’une tangente ou d’une continuation de ce que vous faites à l’habitude?
Cynthia: Moi je dirais qu’il s’agit d’une continuation. En termes d’organisation, ça n’a pas vraiment changé: l’équipe est composée des mêmes personnes et l’invitation pour les artistes, bien que ces derniers soient différents à chaque année, n’est pas une tâche nouvelle en soi. Organiser l’événement en ligne a fait en sorte qu’on a eu à relever des défis au niveau du média et de la technologie, mais à part de ça le thème et les participants étaient similaires aux éditions précédentes.
Kai: Cette année marque la 17e édition de l’Otakuthon. Selon vous, qu’est-ce qui a le plus changé par rapport aux éditions précédentes?
Cynthia: Au lieu de parler de changement, je dirais que c’est plutôt un renouveau. Avec les gens en personne, je sens vraiment l’énergie de tout le monde qui est intéressé et qui vient faire la file, mais aussi participer aux différentes concours et aux différents événements de cosplay. Par exemple, samedi soir nous aurons la mascarade qui est l’un de nos événements les plus populaires. J’ai eu la chance de voir tantôt un premier cosplay dans la salle d’exposition et j’ai senti que les gens avaient vraiment hâte à ce soir. Ils sont super motivés à faire leur costume, certains commençant des mois, voire un an à l’avance. C’est vraiment ça qui m’intéresse le plus dans cet événement; on voit tellement de choses intéressantes et amusantes et c’est vraiment l’esprit de tout le monde qui fait monter la morale des gens.
Kai: Est-ce que les éditions en virtuel ont apporté de nouveaux outils ou de nouveaux éléments pour votre retour en présentiel?
Cynthia: Oui, c’est sûr! Ça nous a permis de plus travailler avec la technologie et le médium électronique. Oui, cela a été difficile, mais ça nous a montré comment les différents médiums peuvent contribuer à l’Otakuthon. Nous allons continuer à les implémenter dans nos événements futurs.
Kai: Quels sont vos objectifs pour vos futures éditions de l’Otakuthon?
Cynthia: On veut vraiment essayer de rendre l’événement encore plus grand et de faire impliquer plus de personnes afin de promouvoir la culture japonaise, mais aussi les animes et les mangas. On veut faire en sorte de rendre l’événement encore plus reconnu et ainsi pouvoir inviter des artistes encore plus célèbres, qu’ils soient nord-américains ou japonais.
Kai: Et est-ce que le fait d’être à Montréal vous apporte des avantages ou des désavantages, selon vous, par rapport à une autre ville ou aux autres conventions?
Cynthia: Moi je dirais que c’est vraiment des avantages. Par exemple, cet entrevue-ci on la fait en français, mais on parle aussi l’anglais, le chinois ou encore le japonais. Nous pouvons travailler plus étroitement avec des francophones, venant de la France ou des autres pays de l’Afrique ou de l’Europe. En plus, on est également proche des États-Unis, on parle aussi bien l’anglais. Ça permet une meilleure coopération avec les participants ou encore les invités. Je pense donc qu’on est vraiment dans un endroit privilégié pour faire cela.
Kai: Et vous, personnellement, qu’est-ce qui vous attire le plus par rapport à la Convention? Si vous venez en tant que participante, qu’est-ce que vous visiteriez?
Cynthia: J’ai tellement d’intérêts! Je fais de l’art, beaucoup de dessins et de peintures, mais je regarde aussi beaucoup d’animes et de mangas. C’est sûr que je vais assister aux panels avec les artistes que j’aime beaucoup ou explorer la salle d’exhibition avec la vente des pièces d’art super bien faites. Ce sont des heures de promenade!
Kai: Vous avez parlé à l’instant de votre passion pour les animes et les mangas. Avez-vous quelques titres à nous suggérer? Vos animes coups de cœur par exemple!
Cynthia: Ouais, mais ça dépend vraiment du genre d’anime. Pour moi, Fullmetal Alchemist est vraiment mon favori en termes d’animes héroïques et d’aventure. Si on parle de romance, ça sera plutôt Fruits Basket, avec une première série sortie au début des années 2000 et une nouvelle adaptation complétée récemment, plus proche cette fois-ci du manga. Pour les enfants, je dirais Ascendance of a Bookworm ou n’importe lequel des films du Studio Ghibli; c’est super populaire pour les gens qui commencent à découvrir le monde autour d’eux. Ouais, je dirais que c’est mal ça mes coups de cœur personnels!
Kai: Pour terminer, qu’est-ce qui incite les gens à venir et à revenir chaque année à l’Otakuthon selon vous?
Cynthia: Moi je pense qu’il s’agit de deux choses. Le premier c’est vraiment l’atmosphère de la convention, le fait qu’il y a tellement de gens qui puissent venir pour discuter ensemble d’une seule passion qu’ils ont tous en commun. De l’autre côté, il y a tellement d’artistes et d’événements différents qu’on n’a vraiment pas l’impression que les choses se répètent. Chaque fois qu’on revient, il y a toujours quelque chose de nouveau à découvrir, peu importe l’intérêt de la personne.