This Place: 150 Years Retold

Par Magdalena Nitchi

© Magdalena Nitchi

This Place: 150 Years Retold est une incroyable anthologie graphique contenant dix histoires au total. Riche en variété, la collection inclut des portraits de personnages historiques réels, des fictions historiques, des histoires fantastiques, et de la science-fiction. This Place est une uchronie, relatant les 150 dernières années du Canada à travers les yeux des peuples autochtones. D’une certaine manière, ce volume est une œuvre post-apocalyptique, car elle démontre comment les peuples autochtones ont survécu au génocide.

Même si j’avais déjà entendu parler de la crise d’Oka et de l’accord de Baie James, les histoires de cet ouvrage m’ont ouvert les yeux sur certaines dont j’en n’avais jamais entendu parler. Deux histoires que j’ai particulièrement appréciées parlent de grandes figures de la communautés autochtone canadienne: Annie Bannatyne, qui a fouetté un homme ayant écrit des injures envers les femmes métisses dans le Toronto Globe, et le chef Frank T’Seleie, qui s’est battu pour arrêter la construction de l’oléoduc dans la vallée du Mackenzie. Chaque histoire commence avec une chronologie des événements historiques qui lui sont reliés, accompagnée d’une petite note d’introduction. Ces petits détails m’ont aidé à me sentir plus connectée aux auteurs, et montre à quel point chacune de ces histoires aborde quelque chose qui leur est chère et intime.

Les illustrations de cette anthologie sont absolument magnifiques. Résultant de la collaboration de plusieurs artistes, le produit final est tout simplement spectaculaire. La variété des styles artistiques employés met également l’accent sur les différences culturelles entre les divers groupes autochtones du Canada. Les histoires couvrent notamment les Ligwilda’xw sur la côte Ouest, les Miꞌkmaq à l’Est, et bien sûr, les Inuits au Nord. La majorité du texte dans le livre est en anglais, mais j’ai aussi apprécié l’emploi direct des langues autochtones dans certains passages. Par exemple, certains mots tels que « Nokomis » (Ojibwe pour grand-mère) sont inclus dans plusieurs des histoires, avec une note de bas de page à la première utilisation pour en expliquer le sens.

Dotée d’un large éventail de représentations, cette anthologie est une lecture incontournable pour quiconque s’intéressant à la narration autochtone. Chaque histoire est soigneusement mise sur papier, chacune contribuant à la réalisation d’un portrait émouvant de la survie autochtone.

The Thing

Par Magdalena Nitchi

© Drew Struzan

En constatant que la version originale du film The Thing, réalisée en 1982 par John Carpenter, était sur Netflix, j’ai su immédiatement que je devais la voir. J’avais entendu dire que c’était un classique du genre horreur/science-fiction, et après l’avoir visionné, j’en comprends la raison. Comme Alien, The Thing est un film captivant dans lequel une équipe de recherche isolée de tout contact extérieur est terrorisée par un extraterrestre l’ayant infiltré. Ce dernier commence à se multiplier, tuant les membres de l’équipe dans le processus.

Ce qui distingue considérablement le film des autres du même genre est la capacité métamorphe de l’extraterrestre de Carpenter. Une fois sa victime absorbée, ce dernier est capable de copier les traits physiques de la personne, apportant ainsi un merveilleux élément de suspense à toute l’histoire. Pour une grande partie du film, on ne sait pas combien des douze personnes travaillant dans la station de recherche sont en réalité des extraterrestres. La méfiance au sein de l’équipe, à laquelle s’ajoute le comportement étrange de chaque membre, exacerbe la tension qui est un élément central de l’histoire. N’oublions pas l’excellente bande sonore qui épouse parfaitement le cadre du film, apportant la touche finale à l’atmosphère maussade de la sombre station polaire.

J’ai vraiment apprécié les effets spéciaux de ce film. Dégoûtante et visqueuse, la répugnance de la vraie forme des extraterrestres est seulement détrônée par la déformation qui s’ensuit lorsque ces derniers absorbent leurs victimes. Bien qu’une partie du sang et du gore – en particulier dans les scènes concernant le chien, pour les plus fins connaisseurs – est un peu exagérée à mon goût, cela s’aligne bien avec l’intensité du film.

Les performances impeccables de Kurt Russell (MacReady) et Keith David (Childs) ont contribué à amplifier certaines des scènes les plus sanglantes, rendant l’horreur encore plus réelle. Même si nous ne savons que peu de choses sur ces personnages avant d’être plongés dans l’horreur à leurs côtés, je pouvais quand même facilement m’identifier et sympathiser avec eux.

Parfait pour une nuit froide d’hiver, The Thing est disponible présentement sur Netflix, avec audio et sous-titré en anglais et en français. Si vous avez envie d’un film dramatique, rempli d’action et d’explosions, qui mélange parfaitement des éléments inquiétants de science-fiction avec l’horreur, vous devrez absolument y jeter un coup d’œil.

Aquariums

Par Magdalena Nitchi

© Magdalena Nitchi

Aquariums de J. D. Kurtness est une histoire de science-fiction située dans un avenir rapproché, à l’intérieur de laquelle nous suivons la vie d’Émeraude, une biologiste essayant de prévenir l’extinction des récifs coralliens arctiques. Aquariums est un récit qui se déroule sur plusieurs dizaines d’années, couvrant la vie d’Émeraude depuis sa jeunesse jusqu’au début de sa mission de préservation. Riches et vifs, les descriptions dans l’ouvrage sauront donner envie au.x lecteur.rice.s d’en savoir plus sur cet océan qui fascine tant Émeraude.

L’histoire est centrée sur la recherche et les développements scientifiques qui permettent à la protagoniste de cloner et de recréer des récifs coralliens entiers à partir d’échantillons. Une grande partie de la technologie décrite par Kurtness est basée sur des prouesses scientifiques déjà existantes, comme de la viande synthétique, dont la fabrication n’inclut aucun mort animale. Réalistes et suffisamment détaillées, l’explication des concepts scientifiques soutient le récit tout en restant accessible pour le lectorat général.

J’ai vraiment apprécié la façon qu’a l’auteure d’introduire les chapitres. Chacun d’entre eux s’ouvre sur une scène du passé pouvant être reliée aux événements du point de vue présent d’Émeraude. Cela aide à donner un aperçu des terres et des plans d’eau du Canada, y compris les habitants des Premières Nations et les immigrants d’Europe qui y vivent. En lisant, j’ai senti que Kurtness avait à la fois une bonne compréhension du monde naturel qu’elle décrivait et un profond respect de ce dernier. Ces moments de contemplation m’ont aidé à me connecter à la nature, et à admirer cette beauté qui captivait Kurtness au point d’écrire ce roman.

Dressant le portrait d’une Terre mourante, affligée par les conséquences du changement climatique, Aquariums met en scène une biologiste bien décidée à renverser le pronostic. Émeraude se concentre sur ce qu’elle peut contrôler et sur les espèces qu’elle peut sauver de l’extinction. Il y a certainement un sentiment de deuil pour l’ancien monde, à la fois à travers les bilans dévastateurs d’Émeraude sur la perte d’espèces de l’océan, et à travers les scènes qui plongent le lecteur dans le passé. Toutefois, il reste quand même un peu d’espoir. Tant que des gens comme Émeraude continuent à travailler dur pour protéger l’environnement, tout n’est pas perdu, la fin du roman démontrant de cet optimisme. Aquariums était certainement une lecture plaisante, et je vais continuer de suivre l’œuvre de Kurtness dans le futur.