Nosferatu

By Imogen Chambers

Once again, Robert Eggers has delved into the horror genre, and once again, his audience discovers the appeal of the abyss. Admittedly, Nosferatu is not a frightening movie in the edge-of-your-seat sense; rather, its horror derives from the feeling of dread and abhorrence that permeates each frame. As viewers, we are not afraid, but much like our protagonist, Ellen (Lily-Rose Depp), transfixed by a slow-burning, impending anxiety and dread. Nosferatu’s largely positive reception can therefore be attributed to how faithful the film remains to its gothic origins, a fairytale at once foreboding and beautiful. Nosferatu—despite its faults—does not fail to impress. 

Indeed, Ellen is fully aware of the power the gothic holds, as she pleads with the darkness to end her loneliness and suffering. The response that echoes from the abyss is that of Bill Skarsgård’s Count Orlok—“the undead plague carrier… the Vampyr… Nosferatu”. For those who have seen the 1922 original, the plot will be reassuringly familiar, albeit revamped (forgive me) for a modern audience. Quite possibly my favourite shot of the film was the last: a haunting and disturbingly aesthetic frame reminiscent of Annihilation. This final shot truly seals the deal on the film’s stunning cinematography.

Set against the backdrop of 1830s Germany, the question of gender roles, by necessity, takes the fore, and Nosferatu delivers a satisfyingly though quietly feminist tale. For a film that pivots around the question of female autonomy and sexuality, it is poignant that Orlok’s defeat only results from the musings of our female protagonist. Admittedly, I would have liked to spend longer exploring Ellen’s character. Despite a runtime of just over two hours, the film felt surprisingly short, and there was certainly room—beyond the constraints of the plot—to delve further into her psyche. Nevertheless, Ellen is a compelling heroine—a complex figure for whom Depp’s intense and emotionally charged portrayal undoubtedly does justice.

As Mark Kermode states in his review, Nosferatu truly is “a strangely monochrome form of colour”—a film I implore you to watch, if not for its captivating cinematography, then simply for Willem Dafoe’s powerful exclamation: “I have seen things in this world that would have made Isaac Newton crawl back into his mother’s womb!” What a fantastic line.

La vallée de l’étrange

Par Magdalena Nitchi

Lauréat du Prix des Horizons Imaginaires au Salon du Livre en novembre dernier, La vallée de l’étrange de J. D. Kurtness est une fascinante réinterprétation de Pinocchio dans le format d’un roman de science-fiction dystopique. Sa dernière œuvre suit l’ascension et la chute d’une lignée d’enfants humains artificiels. Loin d’être des marionnettes en bois, ces « jouets » sont construits de la manière la plus réaliste possible, et chacun doit apprendre à parler et interagir avec son maître, qui a le pouvoir de réinitialiser sa mémoire à volonté.

Dès le prologue, qui décrit en détail comment tous ces robots compagnons sont collectés et arrêtés définitivement, c’est clair que l’histoire sera vraiment percutante. Lorsqu’ils sont confrontés à la sensibilité potentielle et à la clarté de l’intelligence programmées dans ces compagnons, les humains choisissent d’éviter les potentiels problèmes en les tuant. Il s’agit d’une prévision sombre, mais pas nécessairement irréaliste, compte tenu de la façon dont les gens réagissent de nos jours aux nouveaux développements en matière d’IA et de robotique.

Plutôt que de créer un récit linéaire, Kurtness alterne entre les perspectives de Sim, un robot capable d’augmenter sa sensibilité grâce au refus de son propriétaire de le réinitialiser ; Brigitte Vienz, PDG de l’entreprise qui a créé la gamme de robots ; et Zachary, le programmeur qui a créé le réseau neuronal sur lequel est basée la programmation de Sim. Kurtness s’appuie fortement sur l’aspect psychologique de la vallée de l’étrange, soulignant comment les créateurs ont conçu ces compagnons pour qu’ils agissent aussi humainement que possible, tout en étant complètement dépendants des humains pour tout.

Kurtness aborde Sim avec un incroyable sens de pathos. La vallée de l’étrange laisse le lecteur horrifié par les actions des personnages, qui révèlent à quel point les humains maltraitent les objets de leur vie. C’est une lecture captivante, avec quelques rebondissements imprévisibles, et il est facile de comprendre pourquoi elle a remporté ce prix.

Polymorphic Vol. 2

By Magdalena Nitchi

From the moment I heard there was a new English horror zine on the scene, I knew I had to check it out. Polymorphic is a ghastly delight, full of chilling tales and eerie illustrations that accompany them, punching far above the weight of an independent project.

Polymorphic is dedicated to a wide variety of horror, and showcases a range of themes that touch on the supernatural, body horror, and psychological horror. From the story of a 29-year-old “spinster” who finds herself having strange dreams and sleepwalking as she nears her 30th birthday to the graphic story of someone with phonophobia determined to find pure silence, horror is found in the most mundane of situations. However, what really sets Polymorphic apart are its fabulous illustrations. Thanks to the 13 artists who have come together to collaborate on the project, each story’s title page and in-text illustrations have a distinct style that matches the tone of the prose.

For me, the star of this collection is “The Doll Garden”, written by Emily Blondin and illustrated by Jacob Slater. In this near-future cyberpunk short story, a star undergoes surgery to replace her intestines, the final organic organ left in her body. However, following the procedure, she wakes up to discover that something is amiss. In a slippage of reality reminiscent of some of the final scenes in The Substance, she must deal with her body falling apart, what it means to be human, and her place on both a literal stage and the stage of life. Visceral body horror mixed with a more complex psychological discussion about technology and humanity is a winning combination in my book.

With two volumes published already and a call for submissions for the third currently open, now is the perfect time to dive into Polymorphic. Each short story leaves an impression, and I can’t wait to see what horrifying tales will be dreamed up by future contributors.

My Eyes are Black Holes

Par Mounia Tiendrebeogo

« My eyes are black holes » est une nouvelle de niche écrite par Logan Ryan Smith suivant l’étrange odyssée de Jack qui, convaincu que ses yeux ont le pouvoir de créer des rifts dans la réalité, décide de vivre reclus dans sa chambre. Entre son pédiatre qui le bourre de pilules et sa sœur qui tente de le faire sortir, il souhaite juste rester dans son lit. Mais tout bascule lorsque cette dernière sort pour des courses et ne revient pas, le forçant à s’aventurer dans la maison.

Avant d’aller plus loin, je tiens à mentionner que ce livre est très cru; certains passages sont dégueulasses, et on a des meurtres, tortures et viols.

Ceci étant, sans aucune surprise, Jack n’est pas un membre des X-men, mais bel et bien psychotique. On se rend rapidement compte qu’il est un narrateur peu fiable à la mémoire vacillante. Le livre reprend le thème de la maison hantée et transporte le cauchemar labyrinthique de sa psychée le long des quatres murs de sa chambre, et de la maison toute entière. 

Le livre se divise en trois parties : la première est plus calme, et je dirais même monotone. J’ai eu du mal à dépasser juste le premier quart; Jack est insupportable, surtout envers sa sœur, et c’est énervant de le voir la dénigrer alors qu’elle est se dédie autant à lui. Même en étant consciente de ses problèmes, il y a eu des moments où j’avais du mal à le trouver sympathique.

A partir de la deuxième partie, je n’ai plus lâché mon livre. Beaucoup de choses se passent, et entre ses délires de plus en plus grotesques et ses souvenirs questionables, on en apprend un peu plus sur Jack — son enfance, ses premières crises, les abus, sa femme, ou encore sa relation avec sa sœur et son mari. Bien sûr, il y a beaucoup de moments malsains, mais au travers des horreurs se cache une amertume qui, pour moi, compense l’irritation du premier tiers. Même après avoir appris ce qu’il a fait, on se questionne sur qui est réellement en tort. Est-ce ses parents, qui n’ont jamais reconnu sa maladie ? Le système pour l’avoir libéré alors qu’il n’était pas prêt ? Ou bien ceux autour de lui qui semblent avoir abandonné sa cause ?

Peut-être une amalgamation de tout ça.