Marche ou Crève

Par Magdalena Nitchi

En tant que fan de Stephen King, j’ai su qu’il fallait absolument voir Marche ou Crève dès que j’ai appris qu’il était en cours d’adaptation cinématographique. Cette version de l’horreur dystopique de King est un récit émouvant qui met ses jeunes personnages à rude épreuve et n’hésite pas à montrer les aspects les plus horribles de leur lutte pour la survie.

Raymond « Ray » Garretty (Cooper Hoffman), un adolescent du Maine , vit sous le nouveau régime totalitaire qui gouverne les États-Unis. Il est sélectionné pour participer à une compétition télévisée brutale : La Longue Marche, dans laquelle 50 garçons s’affrontent pour parcourir la plus longue distance à pied. Chacun doit maintenir une allure de 3 miles par heure ou plus sans s’arrêter plus de 30 secondes. S’ils n’y parviennent pas ou tentent de s’échapper, ils sont assassinés. Le gagnant recevra une somme d’argent qui changera sa vie et un vœu unique qui sera exaucé sans discussion. Mais, comme le souligne le titre, il ne peut y avoir qu’un seul gagnant ; les autres garçons mourront sur la route.

Le directeur Francis Lawrence n’hésite pas à montrer les scènes difficiles, y compris les exécutions par des soldats et les suicides. Bien que cette violence serve certainement bien le récit, elle est vraiment écœurante.

Ce qui distingue ce film de la multitude d’œuvres dystopiques des années récentes n’est pas tant son intrigue, mais plutôt ses personnages. L’interprétation de David Jonsson de Peter McVries élève ce personnage et m’a captivé dès les premières minutes. L’amitié entre les « quatre mousquetaires » — Ray, Peter et deux autres — et la dynamique générale entre Peter et Ray portent véritablement le film. Si les deux garçons expriment un certain cynisme quant à leur position et au régime dictatorial, Peter fait également preuve d’un optimisme et d’une capacité à apporter de la légèreté dans presque toutes les situations, rendant La Longue Marche supportable, même si juste pour quelques instants. L’attachement envers les personnages du film rend leur mort encore plus poignante et confère un pathos indispensable, qui met en lumière la cruauté insensée du régime.

Si vous cherchez un film intense et sanglant qui vous brisera le cœur, Mort ou Crève est pour vous. Même si tragique, je trouve que c’est une histoire qui mérite d’être racontée.

Polymorphic

By Magdalena Nitchi

After eagerly devouring the previous issues of Polymorphic, I was ecstatic when they released their latest anthology, which features 11 short stories accompanied by the work of 12 artists.

As in previous issues, a wide range of horror was on display. Quite a few authors this year blend elements of psychological and body horror with a thrilling sprinkling of darkness beyond mortal comprehension. Among these are an eerie tale of dead birds piling up seemingly without reason in the narrator’s small town and the story of a boy unravelling the presence haunting his grandmother’s house and how it connects to her actions back in her home country.

In many of these narratives, the reasons behind events are never clearly explained, so the reader doesn’t have the chance to get bogged down in unnecessary details. In a short story, regardless of how fantastical the setting may be, excessive worldbuilding takes up valuable space that can be better used to explore characters and emotions. These authors’ ability to produce a short story with a satisfying ending without detailed worldbuilding speaks to their talent. These short stories cut to the quick emotionally and have a knack for lingering in your head long after you’ve stopped reading.

My favourite is R.R. Wesley’s “The Dam,” a delightful Lovecraftian-esque story. In this tale, a conservative biologist and his dog Bailey explore northern Quebec on a trip that is part vacation and part research expedition. However, when he reaches the strange beaver dam structures he set out to study, he finds an incomprehensibly large dam that is several stories tall and over 20 kilometres long, with beavers capturing local forest animals and bringing them inside… While there is some fairly graphic animal torture and death, it’s all in service of a greater tale. Wesley deftly captures the biologist’s slowly unfolding horror well and genuinely manages to make a relatively docile woodland creature unsettling. Neil Armstrong’s semi-realistic illustrations with vivid details and textures fully submerge the reader into the world of the story.

If you’re looking for the perfect thing to kick off October and make your hair stand on end, go pick up a copy of Polymorphic, Montreal’s preeminent anglophone horror zine.