Dans le cadre du Festival international de films Fantasia, qui avait lieu du 13 juillet au 2 août à Montréal, quelques membres de l’équipe des Horizons imaginaires vous proposent de courtes chroniques des films qu’ils sont allés voir : toutes les nuances de la science-fiction, du fantastique, de l’horreur et de bien d’autres genres s’y retrouvent !
Surtout, n’hésitez pas à nous faire savoir ce que vous avez pensé des films que vous êtes allés voir durant le festival ! Et restez des nôtres pour d’autres chroniques en lien avec le Festival international de films Fantasia dans les jours qui viennent !
Les Fantastiques week-ends du cinéma québécois (science-fiction), collectif. Canada, 2016-2017, 92 min.
Par Sabina Roman
Les Fantastiques week-ends du cinéma québécois présentent des courts métrages locaux réunis autour de différents genres : science-fiction, drame, comédie, horreur, etc. Le volet science-fiction propose des films qui varient selon le thème et la durée, dont plusieurs sont faits par des étudiants en animation et en cinéma au cégep ou à l’université. Certains courts métrages durent une minute, tandis que d’autres dépassent les dix minutes, ce qui donne un certain rythme à l’ensemble. Comme des dinosaures, réalisé par Emilie Rosas, est celui qui m’a le plus marquée : il raconte l’histoire d’un adolescent qui se prépare à affronter l’apocalypse avec une détermination qui le déconnecte du monde qui l’entoure. Le jeune homme a-t-il raison de mettre toute son énergie sur son projet survivaliste ? J’ai apprécié la façon dont ce film traite de l’éloignement d’un adolescent du reste de la société. Anime d’Arnaud Brisebois réussit à sortir du lot, même s’il tourne autour du même thème que Comme des dinosaures : on y suit deux jeunes orphelins qui rôdent dans une ville post-apocalyptique et qui tentent d’y survivre. J’ai aimé voir comment ces jeunes laissés à eux-mêmes dans cet univers urbain agissent différemment des adultes ; au contraire d’eux, les enfants ne passent pas leur temps à tenter de rationaliser une situation impossible, ils se promènent plutôt à travers les décombres avec une certaine résignation, et ils explorent leur nouvelle réalité concrètement. Quant aux courts métrages d’une minute, il s’agissait souvent d’animations, qui présentaient un certain humour. Je les ai trouvés amusants sur le coup, mais sans plus.
Jojo’s Bizarre Adventure : Diamond is Unbreakable, de Takashi Miike. Japon, 2017, 119 min.
Par Mathieu Lauzon-Dicso
Jojo’s Bizarre Adventure : Diamond is Unbreakable, le 101e film du réalisateur japonais Takashi Miike, inspiré de la série culte du manga du même nom par Hirohiko Araki, nous fait rencontrer le jeune Koichi, plutôt timide et coincé, qui vient d’emménager dans la ville paisible de Morioh. Il se lie d’amitié avec un autre lycéen, le charismatique Josuke, dont le surnom « Jojo » est un jeu de mots pour lui rappeler qu’il est là pour « aider » son prochain. À force de fréquenter Jojo, Koichi réalise que son nouvel ami a des pouvoirs formidables, dignes d’un superhéros en devenir : Jojo est lié au Stand, sorte d’énergie surnaturelle qui, dans son cas, lui permet de guérir les blessures des gens autour de lui et de convoquer un imposant combattant fort et rapide, ce qui survient souvent lorsqu’on le met hors de lui. Et la meilleure façon de faire sortir Jojo de ses gonds, c’est de dire du mal de sa chevelure pour le moins étonnante (mais je n’en dirai pas davantage, de peur de provoquer le courroux du jeune homme ! Et, après tout, ses cheveux, tout comme les coiffures d’autres personnages du film, sont assez réussis, dans leur genre !) Les deux lycéens se retrouvent entraînés à la poursuite d’un sombre meurtrier, lui-même capable de contrôler le Stand à des fins néfastes. Or, à moins de déjà bien connaître l’univers de la série originale, on risque de finir par s’emmêler dans une histoire aux trop nombreux rebondissements ; en effet, les fils de cette trame, qui relient le mystérieux passé familial de Jojo aux intérêts incertains d’autres utilisateurs du Stand, auraient facilement pu servir à faire de ce film une série télévisée. Cela aurait sans doute permis aux néophytes de mieux s’y retrouver… La première moitié du film est donc plutôt bonne, mais on finit par regarder sa montre durant la bataille finale, qui s’éternise malgré les effets spéciaux pourtant explosifs. Le film n’en demeure donc pas moins visuellement réussi, et on sent que Takashi Miike a su faire plaisir aux amateurs du manga original avec cette adaptation en images réelles : les clins d’œil plus ou moins subtils dont le film est saupoudré ne manqueront d’ailleurs pas de faire rire ces derniers.