Par Francesca Robitaille et Ila Ghoshal

 

D’étranges événements nous ont été rapportés dernièrement, en provenance de Ville-Marie (Abitibi-Témiscamingue) et de Shawinigan (Mauricie). Pour l’instant, nos informateurs nous indiquent que des enquêtes policières sont en cours, mais qu’on ne serait pas en mesure de déterminer s’il s’agit de crimes fort complexes avec des relents de fantastique ou d’événements aux implications surnaturelles dépassant l’imagination…

 

Crédit photo : Mathieu Lauzon-Dicso

 

SIX ENFANTS RETROUVÉS DANS UN VIEUX MANOIR DU LAC TÉMISCAMINGUE : ENQUÊTE SPÉCIALE

Par Francesca Robitaille

D’abord paru dans le journal Le Reflet témiscamien

 

Généralement, les tueurs en série préfèrent l’anonymat des grandes villes. Du moins, c’est ce que les habitants de Ville-Marie, un village sur la rive du lac Témiscamingue, croyaient avant la macabre découverte qui vient d’être faite dans leur localité.

 

En effet, les ossements de six enfants amérindiens ont été retrouvés dans la cave du manoir Bowman par la brigade de pompiers volontaires de Ville-Marie, il y a de cela quelques jours. Quelqu’un aurait remarqué de la fumée provenant du bâtiment abandonné, qui, rappelons-le, a changé de mains à de multiples reprises depuis 1969, date de la mort du magnat américain Bowman, à qui on doit la construction de la propriété.

 

Crédit photo : Francesca Robitaille

 

Un manoir abandonné, quel potentiel pour les écrivains de fantastique et d’horreur! Et pourtant, les particularités de cette enquête, même si elles frisent le surnaturel, demeurent terriblement ancrées dans le réel. D’ailleurs, selon une source, les ossements dateraient fort probablement de l’époque où Monsieur Bowman passait ses étés au manoir, ce qui soulève bien des questions quant aux agissements de cet homme maintenant décédé, puisque des items potentiellement rattachés à la sorcellerie auraient aussi été récupérés dans la cave du manoir.

 

Ces découvertes risquent de compliquer les relations déjà très tendues entre le gouvernement québécois, les corps policiers locaux et les membres des Premières Nations qui résident dans les réserves environnantes. Qui étaient les six enfants? Leurs familles les savaient-elles disparus? Comment sont-ils morts? Provenaient-ils des environs? Ont-ils fait l’objet de sacrifices d’un homme riche, devenu fou? Ou pire encore, d’un réel sorcier? Et surtout, que découvrirons-nous par la suite?

 

En l’absence de faits concrets, certains habitants de Ville-Marie se sont tournés vers les légendes locales pour expliquer la situation, tandis que leur village habituellement calme est devenu l’épicentre frénétique d’un scandale national.

 

J’ai appris, en questionnant les gens de la région, que selon une ancienne légende des sorciers Midewiwin, un monstre vivrait au fond du lac Témiscamingue. La créature serait un esprit inuit qui, prisonnier sous l’eau du lac, soumettrait les riverains à une influence maléfique, palpable dans les rêves. Une certaine Madame B., qui ne souhaite pas que son identité soit révélée, m’a assuré très sérieusement que le meurtre des enfants du Manoir Bowman est lié à cette vieille légende… Elle a toutefois refusé de m’en dire plus lorsque je l’ai questionnée à ce sujet, et il m’a ensuite été impossible de la retrouver.

 

Bref, une légende digne d’un roman fantastique, dites-vous? Bien des résidents sont d’accord avec vous là-dessus. Or, malgré le caractère incontestablement tragique de cette histoire, l’enquête continue. À ce sujet, un porte-parole de la Sûreté du Québec avait ceci à dire : « Les gens doivent se tenir aux faits et laisser les enquêteurs faire leur travail sans entraves, plutôt que de spéculer sur des rumeurs et des légendes sans fondement. »

 

Malgré cet appel au calme et à la raison, quelques Ville-Mariens continuent de dire tout bas que le lac n’est pas inoffensif pour autant. Certains m’ont notamment rappelé qu’il y a peu, un de leurs concitoyens, Daniel Verrier, avait perdu ses deux enfants à la suite d’un accident de voiture, durant la saison de la pêche sur glace. « C’était tragique, m’a raconté un habitant. Tout le monde sort sur le lac en hiver, pour jouer au hockey ou aller à la pêche, et je pense que Ville-Marie a eu un petit recul suite à cet accident. Mais l’hiver, ici, c’est long, il faut bien se trouver des activités pour passer le temps… »  Malgré ces événements et le manoir, visible au loin, le lac Témiscamingue reste donc central dans la vie des habitants, qui en profitent à longueur d’année, et il le restera, malgré l’enquête qui suit son cours et les légendes qui continuent de circuler à son sujet.

 

Crédit photo : Francesca Robitaille

 

SAISIE DE DROGUES AU CENTRE HOSPITALIER SAINT-PACÔME

Par Ila Ghoshal

D’abord paru dans le journal L’Hebdo du Saint-Maurice

 

Selon un rapport récent de la Société canadienne en assistance médicale (SCAM), la présence de drogues illégales, comme le LSD et la mescaline, est de plus en plus commune dans les hôpitaux psychiatriques au pays. En effet, plus d’un patient sur huit consommerait des drogues illégales durant son séjour dans un hôpital psychiatrique, sans que les sources d’approvisionnement ne soient vraiment connues. Selon les infirmiers, qui sont présents au quotidien, cela cause souvent de sérieux problèmes, puisque les patients deviennent souvent plus agités, voire dangereux. Plus étonnant encore, près de 74 % des employés des 13 centres psychiatriques canadiens sur lesquels le rapport est basé ont rapporté avoir été témoins d’abus de drogues sur leurs lieux de travail. Par contre, les médecins disent ne pas avoir les ressources pour régler le problème et se voient forcés, bien souvent, à prescrire des doses encore plus fortes des médicaments habituels aux patients, afin de les calmer.

 

Le Centre hospitalier Saint Pacôme n’est donc pas un cas exceptionnel dans cette triste tendance. Ainsi, cette fin de semaine, il a été rapporté qu’un détective privé aurait découvert qu’un des infirmiers de l’hôpital, un dénommé Baribeau, aurait réussi à fournir ses patients en drogue illicite durant plusieurs mois. Selon la direction du centre, Baribeau ne travaille plus à l’hôpital, et un comité est en formation pour mener une enquête interne afin d’expliquer la situation.

 

Crédit photo : Mathieu Lauzon-Dicso

 

Plus étrange encore, deux des patients du centre, S. et J.-R., ont mentionné que tous les patients, eux compris, avaient eu une sorte d’épisode hallucinatoire collectif de longue durée, qui ne se serait terminée qu’une fois Baribeau parti. En fait, les deux patients affirment avoir interagi, comme leurs voisins de chambre, avec des « Amis de la Forêt », qui se seraient battus contre des « Nazis et des Barbies ». Reste à voir si Baribeau aurait donné une même substance illégale à l’ensemble des patients, ce qui aurait causé ces étranges rêves généralisés. Comme l’aile psychiatrique demeure l’une des plus isolées de l’hôpital et que les patients qui y résident ont un rapport particulier avec la réalité, il demeure évident que seule une explication rationnelle puisse logiquement rendre compte de cette situation, même si les personnes concernées ont soulevé avec véhémence que leurs hallucinations étaient trop concrètes pour n’être que le fruit de leurs mauvaises perceptions.

 

Comme preuve que la situation prend de l’ampleur, ce matin, le ministre de la Santé a annoncé la mise sur pied d’un nouveau comité pour relever les réseaux illégaux de vente de drogues dans les centres psychiatriques du Québec. Son mandat visera notamment la mise à jour du protocole de délation, la surveillance accrue des contrevenants et l’élaboration de mesures de confinement pour les situations où de nouvelles hallucinations collectives surviendraient.

 

Révision : Mathieu Lauzon-Dicso

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