Par Adrien Kamran
The Villainess, le plus récent film d’action du réalisateur sud-coréen Jung Byung-gil, arrive à Montréal ce soir (13 juillet) dans le cadre des projections d’ouverture du Festival Fantasia. Le film nous fait suivre la vie mouvementée de Sook-hee, une jeune fille entraînée pour être tueuse à gages, qui réussit, une fois devenue mère, à mettre fin à sa carrière d’assassin. Or, quand sa nouvelle vie idyllique est menacée par l’ombre de son passé, elle n’hésite pas à utiliser ses compétences pour garder ses proches en sécurité.
The Villainess réussit à raconter une histoire intéressante dont l’héroïne, interprétée par l’actrice Kim Ok-bin, est une femme que rien n’empêchera de se venger de ceux qui lui ont fait du mal. En jouant avec les stéréotypes habituels de la féminité, le film place son personnage principal, une mère, dans une position qui alterne à plusieurs moments entre la vulnérabilité et le pouvoir, mais j’ai bien aimé que Sook-hee ne se retrouve jamais dans un état d’impuissance. J’ai aussi apprécié que l’histoire révèle lentement les liens secrets entre les personnages, sans tous les déclarer ouvertement trop tôt : une bonne partie des éléments de l’intrigue sont introduits in media res, ce qui m’a demandé de comprendre après coup le sens de certaines paroles et les implications de plusieurs actions, sans sentir qu’on me tenait par la main.
Ce film est donc avant tout un film d’action. Ses bons points résident dans l’excellente chorégraphie des scènes de combat et dans la fluidité de sa cinématographie. Toutefois, j’ai trouvé que l’histoire essayait d’être trop de choses en même temps. D’une part, c’est un film qui traite d’une vengeance impitoyable, brutale et sanglante ; d’autre part, il se veut aussi lent et dramatique, avec une trame secondaire qui tombe dans la romance…
Dans l’ensemble, le film aurait bénéficié d’une plus grande focalisation sur une trame et un ton uniques au lieu de plusieurs, car il est difficile de prendre au sérieux la mort d’un personnage quand la protagoniste en a tué des dizaines d’autres pas plus de quinze minutes plus tôt. Cela dit, la première scène du film est une des meilleures scènes de combat que j’ai vues depuis des années. Je ne peux pas penser à un autre film, mis à part John Wick, qui ait capturé le rythme du combat aussi parfaitement que The Villainess. Je dois aussi avertir nos lecteurs habituels qu’il n’y a pas d’éléments surnaturels dans ce film, mais il en vaut malgré tout le détour !
The Villainess sera présenté ce soir pour sa première nord-américaine, soit le jeudi 13 juillet à 18 h 30, à l’Auditorium des Diplômés de la SGWU (Université Concordia) dans le cadre de la « Compétition Cheval noir » du Festival Fantasia. Le réalisateur Jung Byung-gil sera d’ailleurs présent durant la projection.
Pour plus de détails, visitez la page de la projection sur le site du festival.