Par Daphnée Lopresti
À la fin de chaque après-midi, j’ai hâte de prendre le bus qui me reconduira chez moi. Ce n’est pas parce que j’ai une passion immense pour le transport en commun; c’est une solution efficace et intelligente aux bouchons de circulation et à la consommation excessive d’essence, mais sans plus. Ce qui rend mes déplacements magiques, c’est que l’autobus que je prends passe chaque soir derrière le studio 3 de Mels Cité du Cinéma, le plus grand studio de cinéma dans la région de Montréal. Et actuellement, les décors du prochain X-Men: Dark Phoenix sont bien visibles depuis la route. Alors chaque soir je choisis mon siège avec soin et j’étire le cou pour admirer les décors grandeur nature des studios. J’ai drôlement hâte de voir le film à sa sortie, prévue pour novembre 2018, et de pouvoir taper sur l’épaule de mon voisin pour lui dire avec fierté que telle ou telle scène au décor familier a probablement été tournée à Montréal.
Entrer par effraction dans ce studio de tournage n’est toutefois malheureusement pas possible, mais cela ne veut pas dire que je doive rester sur ma faim et que Montréal n’a rien d’autre à m’offrir pour satisfaire mes envies d’aventure et d’imaginaire! J’ai la chance de vivre près de Montréal, où toutes sortes d’événements fantastiques s’organisent et où mille et un livres à découvrir s’écrivent. Encore mieux : cette année, la ville a la tête à la fête! Pour son 375e anniversaire, une foule d’activités ont lieu dans plusieurs quartiers et sphères d’activité de la métropole. Aux Horizons imaginaires, nous avons décidé de nous joindre aux célébrations en ajoutant nos voix à celles qui chantent Montréal. C’est donc sous un angle différent, celui des mondes de l’imaginaire, que nous vous proposons de découvrir notre ville. À la rédaction, Alina Orza, Xin Yue Liu et moi-même avons pris en charge la logistique de ce deuxième dossier thématique, qui fait suite à celui que nous avons ouvert au printemps dernier et qui porte sur les liens entre l’imaginaire et l’école. Avec le soutien du professeur Mathieu Lauzon-Dicso, rien ne pouvait nous arrêter!
Vous pourrez vous lancer dès ce soir dans la découverte du passé imaginaire de Montréal, grâce à Sylvain, qui vous fera visiter la Tour de Trafalgar, une authentique bâtisse montréalaise maintenant démolie. Une légende troublante se rattache d’ailleurs à cette tour, qui a inspiré l’auteur Georges Boucher de Boucherville au XIXe siècle pour sa nouvelle « La tour de Trafalgar », considérée comme la plus vieille nouvelle fantastique de l’histoire littéraire québécoise. La magie affecte aussi plusieurs autres lieux de la ville que vous découvrirez à travers le billet: à vous de décider quoi croire dans toutes ces histoires!
Si visiter des lieux chargés de magie et d’énergie spectrale vous intéresse, c’est le compte rendu d’Alina qu’il vous faudra surveiller. N’écoutant que son courage, elle est allée visiter un lieu hanté de Montréal: le cimetière Notre-Dame des Neiges! À notre plus grand soulagement, elle en est revenue saine et sauve, quoique peut-être un peu plus blême qu’à l’habitude… Aurait-elle aperçu quelque chose d’étrange? Je suis la première à le reconnaître; la chasse aux fantômes, ce n’est pas pour tout le monde!
Convaincus qu’il existait un moyen de visiter la ville sans avoir à craindre d’être attaqués par des êtres surnaturels, certains rédacteurs entreprenants se sont lancés à la recherche de lieux où il serait possible de laisser libre cours à leur passion pour l’imaginaire. Dans un collectif rassemblant plusieurs rédacteurs, ceux-ci vous présenteront quelques établissements montréalais où les cultures de l’imaginaire sont mises à l’honneur. Bref, c’est un peu comme notre parcours touristique de Montréal pour nos lecteurs qui cherchent quoi faire en ville!
Le lancement d’un dossier thématique sur Montréal a poussé les rédacteurs à découvrir ou redécouvrir des œuvres littéraires qui ont la ville comme arrière-plan, voire comme élément déterminant du récit. En restant à l’affût de nos publications durant les deux prochaines semaines, vous découvrirez l’expérience de lecture de nos rédacteurs. Notamment, Ila saura vous faire découvrir La chambre verte de Martine Desjardins, un roman dont la narration est assurée par nulle autre que la maison familiale des personnages clés de l’histoire. Ce roman est d’ailleurs finaliste du Prix des Horizons imaginaires 2018, vous aurez donc sans doute la chance d’en réentendre parler cette année! Dorsa et moi-même vous présenterons des œuvres où le Montréal moderne se drape d’horreur et de fantastique; respectivement, il s’agira des romans Aliss de Patrick Senécal et Au rendez-vous des courtisans glacés de Frédérick Durand. Vous pourrez aussi lire Dorsa une deuxième fois dans notre dossier, pour connaître ses impressions de lecture des deux tomes de la bande dessinée Hiver nucléaire de Caroline Breault, mieux connue sous le pseudonyme de CAB. Elle vous fera naviguer entre les bancs de neige, les écureuils mutants et les Montréalais d’un futur proche, dans la ville en pleine métamorphose que proposent ces albums post-apocalyptiques.
Ioana et Simon ont eu la chance d’échanger avec des employés du studio montréalais de la compagnie Ubisoft. Notre duo a mis son enthousiasme pour les jeux vidéos au service de leur article pour vous en apprendre davantage sur l’expérience montréalaise de membres de l’équipe d’Ubisoft Montréal et sur le rapport qu’entretient l’entreprise avec notre ville! Sachez aussi que ces entrevues feront l’objet d’une publication en français sur les Horizons imaginaires et une autre en anglais chez nos camarades du PaperCut, le journal étudiant du Collège Marianopolis.
De son côté, Francesca montrera le visage dur et violent qu’affiche Montréal dans la novella Le Chasseur de Geneviève Blouin, tandis qu’Adario vous invitera dans une version pulp et inédite de Montréal, celle des années 1930 qu’a imaginée Cédric Ferrand dans Et si le diable le permet, lui aussi finaliste du Prix des Horizons imaginaires 2018. Yu vous parlera quant à elle de Demonica, un roman d’horreur d’Hervé Gagnon dans lequel des colons français s’installent sur l’île de Montréal en 1563 et font face au Mal qui semble se terrer dans les bois environnants… Sabina vous partagera ses impressions d’Oscar De Profundis de Catherine Mavrikakis, alors qu’Alina, de retour du cimetière, s’intéressera aux Voyageurs malgré eux d’Élisabeth Vonarburg, deux romans dystopiques à différents degrés et de différentes façons, dans lesquels la langue, la culture et la mémoire québécoises sont différentes de celles qu’on connaît dans la réalité.
Un dossier sur les mondes de l’imaginaire à Montréal ne serait pas complet sans une mention spéciale pour le roman Montréel d’Éric Gauthier. C’est Mathieu Lauzon-Dicso, coordonnateur des Horizons imaginaires, qui parlera de ce roman de fantasy urbaine, qui entraîne ses lecteurs dans une ville où la magie s’appuie sur l’architecture et sur l’urbanisme.
Finalement, notre dossier sur Montréal inclura aussi deux billets se rapportant à l’Orchestre de Jeux Vidéo (OJV), un bel exemple d’un des ensembles symphoniques montréalais qui réussissent à proposer une riche programmation où se rencontrent les cultures de l’imaginaire et la musique classique. Demain, Xinyi vous présentera certains des musiciens de cet orchestre qui sort de l’ordinaire, grâce à une entrevue qu’elle a pu faire avec eux il y a quelques jours, alors qu’ils se préparaient pour le concert spécial du Seigneur des Anneaux, qui aura lieu ce soir et demain. Puis, pour conclure notre dossier sur Montréal, Adario reviendra sur son expérience de spectateur à ce concert, auquel assisteront plusieurs autres membres de l’équipe des Horizons imaginaires!
Alina, Xin Yue et moi-même vous souhaitons la bienvenue dans notre dossier thématique en l’honneur de Montréal et nous espérons qu’il vous donnera envie d’explorer notre ville et les œuvres de science-fiction et de fantastique qui alimentent son imaginaire culturel. Bonne lecture, et n’oubliez pas que nous serons toutes et tous heureux de lire vos commentaires, vos suggestions et vos questions à la suite de nos articles!
Révision: Xin Yue Liu et Mathieu Lauzon-Dicso
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