September recommendations from the ImaginAtlas editorial board. – Recommendations du mois de septembre des éditeur.e.s d’ImaginAtlas.

© Magdalena Nitchi

La Planète Invisible

Par Magdalena Nitchi

La Planète Invisible est le deuxième livre dans une série de science-fiction écrite par Laurier Côté. Même si les deux livres ne sont que vaguement liés, ils partagent le même univers et ont des chevauchements de personnages. Cependant, chaque histoire est indépendante, et il n’est pas nécessaire de connaître le premier livre pour lire celui-ci.

Ce livre est parfait pour les fans de Star Trek. Le capitaine humain d’origine irlandaise, l’équipage diversifié—incluant un télépathe et plusieurs guérriers redoutables—et le navire Excalibur ensemble donnent la même sensation relaxante d’un bon épisode de Star Trek. La mission d’Excalibur est d’établir un premier contact et de montrer aux nouvelles planètes les avantages de rejoindre la Fédération des Planètes.

L’intrigue centrale de l’histoire se concentre sur une planète qui apparaît soudainement, puis disparaît de la même façon. Connue sous le nom de Kohrlon, la civilisation de la planète est considérée comme « Niveau 2 ». Elle n’a donc pas la technologie nécessaire pour construire un vaisseau spatial, encore moins de masquer complètement la planète. Le capitaine O’Connor, bien sûr, veut enquêter sur ce mystère. Bjork, le télépathe d’Excalibur qui est un expert sur la diplomatie et les premiers contacts, propose qu’il soit téléporté, sans armes, sur la planète pour enquêter la situation. À partir de là, le mystère ne fait que grandir, alors que Bjork cherche à comprendre ce qui se passe sans enfreindre aucune des règles sociales rigides du Kohrlon.

L’auteure apporte une bonne touche d’humour dans cette histoire, et les plaisanteries amicales entre les personnages amplifient les moments sérieux du récit. L’histoire comprend également de nombreux moments embarrassants, classiques lors un premier contact, y compris des questions sur l’ordre social, la mauvaise lecture des gestes et la question du sexe.

J’ai aussi apprécié la façon dont Côté incorpore le langage des Kohrlons dans le texte. Bien que Bjork soit un télépathe, il ne peut pas traduire tout ce que disent les Kohrlons; certains mots restent dans leur langue maternelle tout au long du roman. Le glossaire à la fin du livre, contenant le vocabulaire Kohrlon, m’a été utile. Cette barrière linguistique a facilité mon immersion, même si parfois je devais tourner les pages pour essayer de comprendre le sens des mots.

En tout, La Planète Invisible est une lecture légère et agréable, parfaite pour se remettre du stress de la rentrée. Si vous cherchez une histoire captivante avec des personnages amusants, ce livre s’avère être un bon choix.

© Catherine Hall

The Eye of the World

By Catherine Hall

The Eye of the World, the first instalment of Robert Jordan’s 14 book epic The Wheel of Time, remains one of the best fantasy books ever written. In celebration of the upcoming TV show, which will premiere on November 19th, I returned to this iconic adventure, reacquainting myself with some of my all-time favourite characters and a world of unparalleled depth. 

Magic is a staple of the fantasy genre, and Jordan’s magic system still stands out as one of my favourites. In the series, time is cyclical, with heroes being reincarnated and great battles repeating themselves, though with uncertain outcomes. The One Power is the force that turns the Wheel of Time, and it can be channelled by the Aes Sedai, a powerful all-female organization. Some men can also channel the One Power, but they all eventually go mad. 

The novel follows a group of childhood friends from a remote village as they journey with the mysterious Aes Sedai Moraine Damodred and her warder Lan Mandragoran. With their conflicting motivations and clashing personalities, all of these characters feel exceptionally real—especially when their inexperience leads them into tricky situations. I feel even more deeply in love with these characters while reading the book a second time.

The first time I read this book, I was taken aback by how similar it was to The Lord of the Rings. However, now that I know the outcome of the series, I could better appreciate how Jordan deploys these similarities to highlight a higher degree of realism in his world. Jordan accomplishes all of this so evocatively that you will find yourself flipping through pages late into the night. 

Flots, l’innocence déconstruite

Par Kai Ming Wang

© Kai Ming Wang

Les éditions Alire nous apportent, une fois de plus, un nouveau roman de Patrick Senécal, cette fois-ci intitulé Flots. Ce dernier contraste avec les récents titres du romancier de par son style d’écriture, l’auteur choisissant, en effet, de nous introduire à son jeune protagoniste au moyen de son journal intime.

Dès les premières pages du roman, le lecteur se retrouve plongé au cœur de l’action. Il n’aura pas besoin de connaître l’intrigue d’avance pour comprendre que quelque chose ne tourne pas rond avec notre jeune protagoniste, Florence. Assise toute seule au milieu d’un salon en désordre, cette dernière n’est pas le moins du monde dérangée par l’incongruité du décor qu’elle habite, ni par l’absence de ses deux parents. Tandis que les policiers s’affairent de fouiller les pièces de sa maison en quête d’indices, Florence reste là, son journal intime en main, insoucieuse et nonchalante face aux événements se déroulant devant ses yeux. 

Une règle est établie dès le premier chapitre: « Personne n’a le droit de lire un journal intime ». Pourtant, cette règle sera, très vite, transgressée par le lecteur. Écrit dans un français maladroit et étrangement candide, le contenu du carnet de Florence nous dévoilent peu à peu les raisons terrifiantes qui ont menées à sa présente solitude.

Si 5150, rue des Ormes utilisait des passages du journal de Maude pour illustrer son désespoir et sa descente aux Enfers, celui de Florence, en revanche, illustre de façon morbide la naïeveté d’une jeune fille sociopathe, incapable de déchiffrer les couches complexes de l’émotion humaine. Pour pallier cette difficulté, Florence opte pour la voie facile, celle de les interpréter à sa manière et à les appliquer d’une façon cruelle, mais justifiée par un code de conduite de sa propre création.Naviguant entre la santé mentale, les théories complotistes et la relation conjugale, Flots est un roman qui explore avant tout les côtés sombres de l’enfance à travers deux perspectives différentes: l’une, déformée, née d’une jeune fille abandonnée à son triste sort et l’autre, rationnelle, mais incapable de sauver Florence d’un monstre qui va bientôt naître.