Le samedi 7 mai, j’ai assisté au « Cabaret littéraire de l’autre monde, » un événement littéraire durant lequel six auteurs LGBTQ+ ont lu des extraits de leurs textes spéculatifs. Animé par Samuel Larochelle, l’événement s’intègre dans la programmation du festival Metropolis Bleu, et s’est déroulé dans l’auditoire de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).

Comme de nombreux événements Blue Met, le Cabaret littéraire de l’autre monde inclut des lectures bilingues. J’ai trouvé le format de la soirée assez intéressant. Au lieu de laisser les auteurs lire à tour de rôle puis de s’asseoir en silence pendant le reste de l’événement, le cabaret a donné à chaque auteur deux tours de parole, alternant ainsi entre l’anglais et le français.

Peter Dubé, Ayavi Lake, Jeanne A. Debats, Neil Smith, Su J. Sukol et Chris Bergeron ont tous donné de merveilleuses prestations pour cet événement de lecture, ces dernières étant grandement appréciées du public. Certains ont choisi de lire deux scènes rapprochées, tandis que d’autres ont choisi de sauter dans leurs livres. Ayavi Lake, l’une des auteures francophones, a choisi de lire un méta-texte sur son processus d’écriture du Marabout, puis plus tard un extrait du livre en soi. Cette approche a été fascinante et j’ai vraiment apprécié la façon dont Lake a brouillé les lignes entre sa propre vie et celle des personnages de son roman. Elle parle du sort de ses protagonistes et de la façon dont celui-ci se mêle à ses propres humeurs instables, ainsi qu’à ses rituels personnels qui la préparent à habiter leur psyché pendant l’écriture.

Alors que la plupart des auteurs ont lu exclusivement en anglais ou en français, deux ont décidé de traverser la frontière linguistique. Neil Smith a lu des extraits en anglais et en français de son roman Boo, ainsi qu’un avant-goût de Jones, son dernier roman, qui sortira en août cette année. J’ai déjà lu Boo, mais le voir narré en direct par l’auteur a donné une nouvelle vie au texte. Qu’importe la langue, la voix de Smith épouse parfaitement celle de son protagoniste.

L’autre auteure bilingue, Su J. Sokol, a d’abord lu son roman Cycling to Asylum, puis Les Lignes invisibles, la traduction française de l’ouvrage qui devrait paraître plus tard ce mois-ci. Bien qu’iel ait choisi des scènes qui apparaissent plus tard dans l’histoire, iel a donné suffisamment de contexte pour qu’elles soient bien comprises par le public. Je me suis rapidement retrouvée amoureuse de ses personnages. Je vais certainement mettre la main sur un exemplaire de son livre, même si je suis toujours incertaine de la langue dans laquelle je vais le lire. Sokol nous a également fourni un indice sur un autre projet sur lequel iel travaille actuellement; projet qui, j’espère, se concrétisera dans les années à venir.

Dans son ensemble, le cabaret porte bien son nom. La gamme de récits a donné à l’auditeur une variété d’autres mondes à explorer, avec de la science-fiction, de la fantasy et même une œuvre fantastique. Ce fut une expérience courte mais magique, et j’espère que le Blue Met accueillera un autre événement similaire l’année prochaine avec encore davantage d’auteurs.