706 exposants. 1885 auteurs et auteures. 5417 activités. Le Salon du Livre de Montréal en avait pour tous les âges et tous les goûts lors de sa 46e édition. Dès qu’une personne y met le pied, sans se sentir intimidée, elle ne sait plus où donner de la tête. C’est un Disneyworld pour les amateurs de littérature. Même les files d’attente ressemblent à celles du célèbre parc d’attractions (moins organisées cependant).

Remise du Prix des Horizons imaginaires

Le dimanche 26 novembre a eu lieu la huitième remise du Prix des Horizons imaginaires. Ce prix est attribué à chaque année à un.e auteur.e de l’imaginaire par un jury formé d’étudiants collégiaux. Animé par le créateur du prix et fondateur d’ImaginAtlas ainsi que de la librairie Saga, Mathieu Lauzon-Dicso, qui participe également activement au Festival Metropolis Bleu en tant que collaborateur externe en littérature de l’imaginaire et animateur. La cérémonie informelle, qui rappelle l’ambiance des panels de ce même festival, a débuté par une présentation des trois finalistes ainsi que de leurs œuvres respectives. 

Parmi ceux-ci, il y avait Elsa Pépin avec son roman dystopique Le fil du vivant, Louis-Car Picard-Sioui avec Éveil à Kitchike: la saignée des possibles, un roman fantastique par nouvelles se distinguant par son humour caustique, et Éric C. Plamondon avec son recueil de nouvelles fantastiques Bizarreries du banal : 13 histoires étranges. Dans celui-ci,chaque texte met en scène un élément particulier dissimulé sous une apparence de normalité qui bouleverse le quotidien des personnages jusqu’à les amener à une chute inattendue et déroutante. 

C’est Éric C. Plamondon qui a remporté le Prix des Horizons imaginaires 2023, soit une bourse de mille dollars et un trophée conçu par l’artiste québécois Karl Dupéré-Richer. Bizarreries du banal : 13 histoires étranges est le premier livre de Plamondon. Lorsqu’il a été questionné sur ces impressions, l’auteur a expliqué que savoir qu’il était finaliste lui a fait très plaisir, mais l’a beaucoup surpris. Selon lui, quand il s’agit de son premier livre, le simple fait d’avoir été publié est une fierté en soi. Sa victoire dès le premier ouvrage était plus que ce à quoi il s’attendait. 

Des mangakas au Québec

Le 26 novembre, dans une ambiance confortable et familiale, deux mangakas québécois, Sacha Lefebvre et Jean-François Laliberté, sont venus parler pendant environ 30 minutes de leurs parcours respectifs et de leur premier manga : Les Élus Eljun (publié aux Éditions Michel Quintin en avril 2023). L’événement était parfait pour une première plongée dans le monde des mangas.

Avant de se lancer dans l’aventure du manga, les deux artistes se connaissaient depuis vingt ans et travaillaient ensemble sur des bandes dessinées. Sacha Lefebvre en était l’illustrateur et Jean-François Laliberté, l’auteur. C’est la maison d’édition Michel Quintin qui les a approchés pour la création d’un manga québécois. Passionnés depuis toujours de mangas et des animés japonais, le duo de créateurs a sauté sur la proposition.

Cependant, cela représentait un défi de taille pour eux. Il leur a fallu partir de zéro puisqu’il s’agissait de la première initiative en matière de manga de cette maison d’édition. Les deux artistes ont dû expliquer à l’éditeur ce qu’était un manga et comment cela se construisait. Il s’agissait donc d’une vraie découverte des deux côtés et d’un travail de collaboration intense.

Les Élus Eljun est un manga dont l’univers est inspiré de la mythologie viking. L’élément central de l’univers est Yggdrasil, renommé Eljun, l’arbre de la vie qui connecte les différentes dimensions du monde viking. Pour préserver l’équilibre entre les différents mondes, l’arbre a choisi différentes personnes à qui il a transmis ses pouvoirs : les Élus Eljun. Chaque personnage du manga est associé à un des mondes et à un animal totem comme le corbeau ou le loup. Le manga contient également quelques influences de la culture québécoise dans le style du dessin (influencé par la bande-dessinée québécoise) et dans les dialogues (lesquels contiennent certaines expressions québécoises).

Entre Éric C. Plamondon qui a remporté un prix dès son premier ouvrage littéraire et la collaboration de Sacha Lefebvre et Jean-François Laliberté avec les éditions Michel Quintin pour la création d’un premier manga, le Salon du Livre de Montréal 2023 s’est déroulée sous le signe de l’innovation et du progrès.