Du 4 au 15 octobre, la 46e édition du Festival du nouveau cinéma bat son plein à Montréal, et on peut dire que les amateurs d’imaginaire sont choyés, grâce à une programmation riche en films de science-fiction, de fantastique et d’horreur! En effet, c’est Blade Runner 2049, le film phénoménal que Denis Villeneuve vient tout juste d’offrir au public, qui a ouvert le festival! De plus, un autre incontournable à avoir marqué la programmation du festival est Les Affamés, de Robin Aubert: un film québécois de zombies qui saura vraiment vous surprendre!

 

Mais l’équipe des Horizons imaginaires est plutôt allée découvrir des films dont on a peut-être un peu moins entendu parler au Québec, et quelques-uns de ses rédacteurs vous présentent leurs mini-chroniques aujourd’hui (et vendredi dernier) de quatre d’entre eux! Évidemment, si vous êtes allés les voir, dites-nous ce que vous-mêmes en avez pensé!

 

Crédit: Kiyoshi Kurosawa

 

Before We Vanish, de Kiyoshi Kurosawa. Japon, 2017, 129 min.

Par Razvan Banica

 

C’est un vendredi 13 assez anodin que je suis allé voir le film Before We Vanish, la toute dernière production cinématographique du réalisateur japonais Kiyoshi Kurosawa (en première canadienne en plus!) En gros, l’histoire se déroule dans un Japon contemporain, alors qu’une mystérieuse espèce extraterrestre planifie de conquérir la Terre et d’éradiquer l’espèce humaine. Pour ce faire, les envahisseurs envoient quelques-uns de leurs compatriotes dans une mission de reconnaissance où, après avoir pris possession du corps de divers civils japonais, ils tentent d’en apprendre davantage sur des concepts propres à la civilisation humaine, comme le travail, la propriété, la famille, etc. Mais était-ce un bon film? Pas vraiment. Un mauvais film, alors? Non plus. Je dois dire que mon opinion sur la production est plutôt mitigée. D’un côté, j’ai aimé le côté secret entourant les plans d’invasion des extraterrestres. En revanche, d’un autre côté, j’ai trouvé que le film était long – trop long pour ce qu’il avait à raconter! Du moins, à mon avis… Il manquait de piquant à Before We Vanish pour en faire un film d’invasion extraterrestre inoubliable, ce qui est plutôt dommage, car l’histoire me semblait vraiment prometteuse. Côté action et profondeur de l’histoire, j’ai donc été plutôt déçu. Bref, si vous allez voir ce film dans le but d’assister à un film de science-fiction mémorable, à une lutte épique entre deux espèces, détrompez-vous; mais si vous aimez les drames surnaturels qui font réfléchir, Before We Vanish devrait vous combler.

 

Crédit: Kornél Mundroczó

 

Jupiter’s moon, de Kornél Mundroczó. Hongrie/Allemagne, 2017, 123 min.

 

Par Mathieu Lauzon-Dicso

En furetant dans la programmation du festival, j’ai rapidement été intrigué par le film Jupiter’s moon, car l’idée de voir un film hongrois m’inspirait, notamment pour le plaisir d’entendre la langue de mon grand-père dans une salle de cinéma montréalaise; davantage encore parce qu’il s’annonce comme un film de science-fiction! En effet, tout en passant pour une critique du terrible traitement que le gouvernement de Viktor Orbán réserve aux réfugiés syriens qui tentent d’entrer en Europe, ce film à l’humour plutôt noir et un peu grinçant de Kornél Mundroczó raconte l’histoire d’un jeune migrant, Aryan, qui découvre, dans le chaos et la violence de son arrivée en Europe, qu’il a des pouvoirs hors du commun: le synopsis nous avertit que le jeune homme peut voler, mais en réalité, il réussit plutôt à orbiter et à graviter, à l’image des lunes de Jupiter, ou d’une en particulier: Europe, et tout ce que le satellite comme le continent évoquent en rêves d’un avenir meilleur. Bien que l’acteur Zsombor Jéger qui joue Aryan n’est pas mauvais et qu’il réussit à rendre compte de l’innocence parfois un peu poussive de son personnage, c’est surtout Merab Ninidze qui a su retenir mon attention, dans le rôle du docteur Stern, cynique et sans scrupules – un personnage de salaud au cœur que lui-même finit toutefois par découvrir bien tendre. S’il prend d’abord Aryan sous son aile pour profiter des talents de lévitation du jeune homme afin de régler une lourde dette, il réussit à apprendre comment voir au-delà de ses intérêts «horizontaux», en regardant vers le haut. J’ai donc bien aimé ce personnage qui sait évoluer et qui se retrouve finalement à marcher sur la frontière poreuse séparant les victimes des bourreaux et des témoins placides. Jupiter’s room reste donc une belle surprise de cette 46e édition du Festival du nouveau cinéma, un film un tantinet trop long, à la trame parfois un peu décousue, mais qui n’en demeure pas moins une belle science-fiction humaine et actuelle.

 

***L’équipe des Horizons imaginaires tient à remercier
le Festival du nouveau cinéma pour les billets de faveur
offerts aux étudiants.***

 

Révision: Mathieu Lauzon-Dicso