Par Tiffany Qian

 

Afin de bien asseoir le tout premier dossier thématique de la revue des Horizons imaginaires, un dossier qui traite des liens entre les cultures de l’imaginaire et le monde étrange de l’école, nous avons interviewé neuf auteurs de science-fiction et de fantastique du Québec et de France, qui ont gracieusement accepté de répondre à nos questions. Évidemment, il ne s’agit pas de neuf choix aléatoires, puisque tous ces écrivains pratiquent le métier d’enseignant ou l’ont pratiqué pendant un certain moment ! Et ils ont beaucoup à nous dire de la position ambivalente qu’ils occupent…

 

Horizons imaginaires : Comment vous présenteriez-vous à nos lecteurs en tant qu’auteur et en tant qu’enseignant ?  

 

Carl Rocheleau : En tant qu’auteur comme en tant qu’enseignant, je déteste faire la correction ! Ce que je préfère, c’est préparer mon histoire (ou mon cours) et écrire le premier jet (ou donner mon cours). Quand vient le temps de rendre des comptes, que ce soit réviser mon manuscrit ou corriger les examens de fin de session, je me transforme en larve humaine.

Crédit photo : Karolanne Tessier

Horizons imaginaires : D’après vous, laquelle de vos deux positions – auteur ou enseignant – est la plus pédagogique ? Laquelle vous amène le plus à instruire ?

 

Carl Rocheleau : Prof, assurément. Dans mes livres, je cherche à divertir. Dans mes cours, je tends à rendre l’apprentissage de la matière le moins douloureux possible. Cela dit, ma passion pour la littérature et la langue française me permet d’enseigner avec une énergie contagieuse. Quant à mon expérience d’auteur, elle nourrit mon enseignement au quotidien.

 

Horizons imaginaires : Diriez-vous que les thèmes de l’école et du scolaire en général ont une présence marquante dans les littératures de l’imaginaire ?

 

Carl Rocheleau : Je ne crois pas. À la limite, le fantastique qui s’adresse aux jeunes adultes a tendance à placer l’intrigue dans un milieu connu, comme l’école. Avec la vague de mangas et d’animés qui déferlent sur nos lecteurs, le milieu scolaire prend beaucoup de place dans leur imaginaire.

 

Horizons imaginaires : Comment votre expérience en tant qu’enseignant nourrit-elle votre expérience en tant qu’auteur ? Et vice-versa ? Y a-t-il un quelconque aspect surnaturel dans la profession d’enseignant ? 

 

Carl Rocheleau : Être prof, c’est être perpétuellement en lien avec des gens nouveaux et différents. Les histoires que mes étudiants partagent, leur énergie, leur attitude, tout cela nourrit mon imaginaire et donne naissance à des personnages et à des situations variées. Il y a dans l’enseignement magistral quelque chose de magique, quelque chose qui tient du récit. Je me surprends parfois à planifier mes cours comme mes histoires, avec des moments forts et des moments drôles.

 

Horizons imaginaires : Lequel de vos livres auriez-vous aimé lire à notre âge (16-20 ans) ?

 

Carl Rocheleau : J’aurais certainement adoré Benoit (Éditions de Mortagne). Je l’ai écrit en me demandant ce que j’aurais aimé lire quand j’étais au cégep, alors ce livre contient tout ce dont le jeune homme que j’étais aurait rêvé : de la violence, du gore, du suspens, de l’aventure, de l’humour et une touche de sexe…

 

Éditions de Mortagne

 


 

[box]Tiffany est une jeune femme enthousiaste et créative, actuellement en deuxième année au Collège Marianopolis. Comme toute bonne étudiante, son temps se divise avec soin selon le trio sacré : regarder des films et des séries sur Netflix, étudier et flâner sur Facebook/Snapchat/Instagram. Afin de combler son amour pour les chiens, elle espère, un jour, avoir un compagnon à quatre pattes qu’elle nommerait Scully. Même si elle a fait le choix d’étudier en sciences, les arts restent sa passion. Si elle n’est pas en train d’étudier ou (plus sûrement) en train de gaspiller son temps sur divers réseaux sociaux, elle dévore tous les livres qu’elle trouve et est toujours en quête de sa prochaine victime.[/box]