Pour lancer ce nouveau dossier thématique, trois des éditeurs en chef se sont réunies (virtuellement) pour discuter de leurs expériences en tant qu’amatrices de lecture, et pourquoi le choix de thème pour ce dossier leur tenait autant à coeur.

To launch this latest special issue, three of the editors in chief got together (virtually) to discuss their experiences as long time readers and why they felt the choice of theme for this issue was important.

Question 1: Quelle est votre expérience de lecture de livres écrits par des personnes Autochtones, Noires et de couleur (PANDC) en science-fiction et en fantasy, et comment se compare-t-elle à la lecture des auteurs caucasiens?

Francesca Robitaille: J’étais personnellement curieuse à propos de mes choix d’auteurs en général, et une tendance que j’ai vu circuler sur Instagram était de mettre en statistiques les livres qu’une personne a lus au courant de la dernière année afin de voir la diversité de sa sélection. Je voulais observer en général les choix que je fais en termes de livres, surtout puisque je suis quelqu’un qui choisit une lecture selon mon humeur du moment. 

Olivia Shan: Pour toi, qu’est-ce qui est ressorti de cette expérience?

FR: J’ai réalisé que je gravite vers des auteurs blancs principalement, avec 74% de mes titres en 2020. En termes de sexe, j’étais à 60% femmes et 40% hommes, ce qui m’a grandement surpris puisque je ne me souvenais pas d’avoir lu autant d’auteurs masculins. En général, j’apprécie savoir vers quels auteurs je me dirige le plus. Par contre, j’ai noté le fait que malgré avoir lu seulement 17% d’auteurs LGBTQ, presque toutes leurs œuvres figuraient parmi mes préférées en 2020, ce qui me pousse à me questionner pourquoi je n’en lis pas plus, si je les aime autant?

Magdalena Nitchi: Je ne vais pas souvent sur Instagram, mais parmi les neuf livres que j’ai lu pour le plaisir cette année, deux proviennent d’auteurs PANDC et huit sont écrits par des femmes. Toutefois, mes choix de livres sont un peu plus équilibrés si je comptabilise toutes mes lectures en 2020 puisque j’ai également pris un cours sur la litérature autochtone à McGill. 

FR: Je suis jalouse, j’aimerais avoir cette option de prendre des cours comme ça, mais en comptabilité tous mes crédits sont remplis par les cours de comptabilité “optionnels” qui sont des prérequis pour le CPA. Puisque mes lectures sont purement pour le plaisir, je perds cette chance de pouvoir m’exposer à de nouveaux textes et auteurs (les textes de comptabilité sont aussi plates que vous vous imaginez).

MN: J’ai pris des cours de fiction autochtone, de fiction africaine-américaine, de fiction asiatique-canadienne, et pour moi, ces cours ont été d’excellents points de départ, car même si les professeurs ne traitent pas toujours de la SF/F dans leurs cours, ils peuvent suggérer des titres et des auteurs qui en font. Tout ça fait partie de pourquoi ces discussions sont importantes, car je suis toujours surprise à quel point les gens peuvent voir un auteur qui est une PANDC gagner un prix prestigieux, penser: “Voilà, c’est possible pour tout le monde!” et croire qu’il ne reste plus de travail à faire pour rendre le monde plus inclusif. 

OS: Magdalena soulève un très bon point que les cours sont souvent d’excellents points de départ, et c’est ce que nous essayons de faire à travers ce dossier. Nous avons un penchant pour les auteurs blancs (hommes comme femmes), alors chaque opportunité que nous avons de souligner l’inclusivité devrait être saisie.

FR: Je suis d’accord que c’est important d’avoir ces points de départ ici, et pas seulement dans le monde académique. Les auteurs PANDC devraient être célébrés sur un pied égal, et de le faire ne devrait pas être une prise de position politique ou académique. Plus on voit des œuvres écrites par des auteurs PANDC dans la culture populaire, plus c’est normalisé et plus on se rapproche de cette égalité. 

OS: J’ai remarqué que dans la SF/F écrite par des auteurs PANDC, plus j’en lis, plus je la trouve rafraîchissante car les perspectives sont différentes de celles auxquelles je suis habituée. J’y vois beaucoup de différences avec les œuvres d’auteurs blancs, qui suivent beaucoup plus les conventions des genres. Beaucoup d’auteurs PANDC ne se laissent pas entourés par ces conventions, et se trouvent par le fait-même à être ceux qui poussent les barrières du genre encore plus loin, se séparant ainsi des stéréotypes démodés qui sont associés avec leur genre. Par exemple, le livre que j’ai lu pour ce dossier, Black Leopard, Red Wolf par Marlon James, était une expérience unique qui a changé ma perspective sur le genre qu’est la fantasy. Il m’a permis de réaliser que la majorité de la fantasy que j’ai lue dans le passé prend ses racines dans la mythologie nordique ou grecque. Ce livre suit plutôt la mythologie et tradition africaine, et c’était une lecture plus difficile pour moi à suivre car je n’ai jamais lu quelque chose de semblable. Malgré ce manque de ressemblance avec les livres auxquels je suis habituée, j’ai apprécié cette différence: de voir comment l’auteur utilise des éléments de sa propre culture, comment il choisit de moderniser la mythologie et les traditions, et comment ces choix élargissent la fantasy, en tant que genre littéraire.

OS: Le livre est publié depuis un moment déjà, il y avait eu beaucoup d’attention au moment de la publication car Marlon James avait gagné le prix Man Booker pour son livre précédent (A Brief History of Seven Killings) et il est maintenant reconnu dans le monde de la publication. Par contre, beaucoup de critiques professionnelles et générales avaient des opinions très mixtes à propos de Black Leopard, Red Wolf; des gens prétendaient ne pas l’avoir terminé, qu’il était trop éprouvant à lire, trop bizarre. Avant de le lire, je trouvais ces critiques grotesquement intéressantes; maintenant, je comprends mieux d’où elles viennent et je suis d’accord que le livre est très “out there”. Par contre, je crois que ces critiques illustrent aussi à quel point la fantasy est devenue homogène, comment les lecteurs veulent que les livres respectent les conventions mises en place par les auteurs d’avant. 

MN: En ce moment, je lis Brown Girl in the Ring par Nalo Hopkinson. Le livre est paru en 1998, c’est de la fantasy urbaine tirée des croyances et des traditions des Caraïbes, et est raconté du point de vue d’une jeune femme noire qui découvre ses pouvoirs spirituels. En tant que grande lectrice de fantasy, je trouve cette lecture fascinante et j’adore découvrir les nouveaux éléments qui viennent de croyances et traditions avec lesquelles je ne suis pas familière, même si je n’ai aucune idée si la caractérisation est juste.

OS: On voit malheureusement l’attitude adoptée par beaucoup de gens lorsqu’ils comparent des œuvres de fiction réaliste avec des œuvres de la SF/F. Il y en a plusieurs qui croient que la seule manière de présenter l’histoire et la culture d’un endroit est à travers la fiction réaliste. Je vois beaucoup de livres écrits principalement par des auteurs PANDC qui prouvent le contraire, que c’est entièrement possible de présenter des cultures à travers la SF/F, et je crois que c’est superbe, d’un point de vue culturel, d’étendre ces apprentissages pour y inclure la SF/F. 

MN: Une critique que j’entends régulièrement est que les gens ont de la difficulté à s’associer à certains personnages, qu’ils s’inquiètent que l’expérience du personnage est si différente de la leur qu’ils ne sont pas en mesure de la comprendre. Personnellement, je pense que si ces gens sont capables de se mettre dans la peau d’un dragon ou d’une fée, d’un elfe, d’un robot, ou encore d’un chien comme dans Fifteen Dogs, alors je crois que la même chose puisse être dite pour un humain. 

OS: C’est vrai, les tensions et les relations entre les personnages sont universels, et ces critiques soulignent justement à quel point certains amateurs de la SF/F peuvent être hypocrites. 

MN: En ce qui a trait à la lecture en général, si le livre que je lis prend place à Toronto, je ne peux pas m’attendre à ne pas voir de diversité puisque c’est une ville assez hétérogène. 

FR: Le point est valide pour tout type de média, que ce soit un livre, un film, un jeu vidéo ou une série de télévision. Je crois qu’aujourd’hui je ne serais pas en mesure de nommer une seule ville qui n’est pas au moins un peu diverse. 

OS: Et pourtant, quand un livre, un film, ou une série de télévision ont seulement des acteurs et actrices blancs, ce sont principalement des gens PANDC qui critiquent ce fait. Par contre, si une œuvre est composée principalement de personnages PANDC, ce fait devient le point de discussion principal. Ce n’est surtout pas pour dire que c’est une mauvaise chose, bien au contraire, c’est superbe de voir la diversité du niveau de Black Panther et Crazy Rich Asians dans les médias populaires. Mais pourquoi est-ce que c’est un si gros point de contention de voir une majorité de personnages être PANDC et d’en faire le point principal tout le temps, au lieu d’apprécier le film comme on le ferait pour un autre?

FR: Je trouve que pour bien des gens de notre génération, il y avait cette idée que si tu es PANDC ou membre de la communauté LGBTQ, tu t’attends à ne pas voir cette partie de ton identité affichée à l’écran ou dans les pages d’un roman. Dans ma jeunesse, je choisissais souvent des livres ou films en sachant qu’il y aurait probablement une limite ferme sur quelles parties de mon identité je verrais représentée dans n’importe quel personnage.

OS: Nous n’avions pas eu cette représentation dans les médias, et je trouve que c’est intéressant de lire et réagir aux nouvelles parutions dans lesquelles il y a beaucoup plus de diversité. Je crois que c’est important pour la génération qui grandit maintenant d’être capables de se retrouver dans cette diversité, mais je crois aussi que ce sera très intéressant de suivre la différence entre les générations (la nôtre, qui s’est vue jusqu’à certaines limites; celles d’avant, qui se sont vue encore moins; et celles qui suivent, qui se voient de plus en plus). Même des gens qui ont sept ou huit ans plus jeunes que nous ont eu une expérience complètement différente de la nôtre. À leur âge, nous lisons beaucoup de fiction YA. Aujourd’hui, le genre est rempli de diversité, mais celle que j’ai lu en grandissant était complètement différente, et je suis tellement contente de les voir gâtés par cette diversité.

Question 2: What has your experience been like in regards to finding BIPOC authors within the genres of SF/F?

MN: When I was trying to make a list of recommendations for our dossier, it took me 40 minutes of googling to come up with a mere ten titles for Canadian SF/F written by BIPOC authors. Among these books, only one of them was originally written in French. I found this ridiculous to the point where I was questioning myself: am I googling the wrong terms? Is there something missing here? This can’t be it! Even after all of that searching, I feel like there must be a community that I was just unable to find. It’s a shame because the books I did find looked interesting, and I would like to have seen more of them.

FR: I definitely agree, it takes a lot of googling to even get mediocre results. I ended up reading an American author for this dossier, Octavia E. Butler, and even if she is one of the biggest Black authors to have made it in SF/F, her work doesn’t fall into the Canadian speculative fiction we would ideally like to promote. It’s ridiculous that BIPOC authors like Butler or Nnedi Okorafor, whose works are recognized and thoroughly enjoyed by everyone I’ve talked to, are somehow still under the radar. There’s such a disconnect between the more mainstream works which get all the attention versus works by BIPOC authors, which seem to be equally if not more enjoyed, but for some reason, are so much harder to find. We shouldn’t have to go to the African American section to find this stuff; if it’s science fiction, it shouldn’t matter. Put it in science fiction.

OS: That reminds me of a blog post by N. K. Jemisin in which she writes about her frustration and dismay at finding out that a library had classified her books under their African American fiction section rather than under ‘science fiction’. We should perhaps be questioning the worth of those sections in our libraries and bookstores—“African American voices”, “Indigenous voices” and the like. In a sense, I can see the good in making works by BIPOC stand out in that way, but this segregation already denotes that they are “different” from the genres which they belong to. Isn’t categorizing their books in such a way just making it harder for these authors to get the recognition that they deserve?

FR: It does make it much harder. When I go into a bookstore looking for a SF/F book, I’m going to the SF/F section, not the African American or Indigenous section. On the other hand, when I go to the LGBT section, for example, I’m usually looking for a reference book, something more academic or testimonial in nature. I would certainly not expect to find a SF/F novel featuring a lesbian romance. In one way, it is a way of highlighting these authors that don’t often get recognized, but, at the same time, if you’re taking the book away from its main category, how am I going to find them?

MN: When I was a younger reader, I remember seeing Nnedi Okorafor’s sci-fi trilogy in a library and how they had put it in this beautiful display, which really encouraged me to finally check it out. So I do think that it’s important to have things that are explicitly promoting SF/F written by BIPOC authors, but also, it’s just as important to show that they have a place within the larger community.

FR: I think this comes back to what we want to do; we’re not just saying that we need to be more inclusive about what we choose to read, but that we also want to highlight that these works have absolutely won their place in the genre as a whole, for the simple fact that these are great works. Institutionally, within publishing, there’s so much work to be done behind the scenes, but as consumers we should also be asking ourselves, why aren’t all of these works given the same spotlight?

OS: It’s interesting, I think there is a big difference between how indie bookstores and big corporate bookstores deal with this issue. Independent bookstore owners treat their stock a lot differently. For corporations the thing they always prioritize is profit, so it’s interesting to analyze the ways in which they choose to promote BIPOC and LGBT authors in their stores. I mean, as much as they try to participate in performative activism and highlight BIPOC authors, the concern is the bottom line. They need to be most inclusive for all their customers, even more conservative ones, so they need to market their books in an acceptable way for them. For example, the “sections” issue we just discussed could be seen as a way to highlight marginalized voices, but equally it makes it easier for customers who are absolutely not interested in them. In the end, it’s a marketing strategy that relatively wins both ways. Of course, this is just speaking from my personal experiences working for a retail bookstore.

FR: Yes, if you go to a feminist or LGBT book store they classify things completely differently.

OS: These specialty bookstores are recently being opened more and more and I think it’s great. 

Question 3: Que pensez-vous des pressions auxquelles les écrivaines sont confrontées pour écrire des personnages principaux masculins et d’adhérer au regard masculin? Que montrent-elles par rapport à la fantaisie traditionnelle et aux attentes des lecteurs pour le genre?

MN: Je pense que ces pressions ont certainement contribué aux luttes auxquelles sont confrontés certains des auteurs PANDC présentés dans ce dossier. Ces pressions ont un impact sur la créativité et la gamme d’histoires qu’on peut raconter. En plus, la misogynie se croise avec le racisme pour rendre la contribution littéraire particulièrement difficile pour les femmes-auteurs de couleur. Quand il y a si peu d’opportunités d’être publiés pour les écrivains du PANDC, ça conduit à beaucoup de pression pour se conformer à certaines normes acceptées depuis longtemps, juste pour mettre un pied dans la porte.

OS: En tant que lecteurs, lorsque nous lisons avec un regard critique, la perspective compte beaucoup. Dans mon expérience, la plupart des livres de SF/F que j’ai trouvés écrits par des femmes avaient toujours le regard masculin à l’esprit. Dans certains livres, on a l’impression que l’écrivaine est obligée d’inclure des personnages masculins même si elle n’en veut pas. Une des causes est peut-être d’avoir grandi avec des médias dominées par une perspective masculine, mais une autre partie est la présence écrasante du regard masculin blanc dans la SF/F qui endure jusqu’au momment courant. Le genre a été complètement dominé par ce regard, et même lorsque les femmes écrivent des personnages féminins, elles ressentent le besoin de faire des hommes les héros, lorsque les femmes sont plus passives/secondaires. C’est vraiment décevant de lire des œuvres écrites par des auteurs de SF/F féminines accomplies où les personnages féminins finissent par être en grande partie ornementales ou unidimensionnelles.

MN: Je trouve ce que tu viens de dire très intéressant, car dans plusieurs livres, par exemple, La Main gauche de la nuit d’Ursula K. Le Guin, les auteurs femmes écrivent ouvertement des personnages principaux misogynes. Cependant, une partie importante du voyage dans ce livre est le cheminement de Genly Ai. Il apprend à respecter tout le monde, quelle que soit leur apparence extérieure. Pourtant, le renversement de ce modèle culturel continue d’être très difficile. Il est beaucoup plus facile de simplement retomber dans ces tropes.

OS: Oui, Ursula K. Le Guin a parlé très ouvertement des pressions auxquelles elle a été confrontée dans sa carrière, spécialement quand elle était une jeune auteur. Elle savait qu’elle écrivait pour un public masculin et ressentait le besoin de se conformer à des normes avec lesquelles elle n’était pas d’accord. Bien que son travail remonte aux années 1950, on voit encore des vestiges de ces problèmes de nos jours. Je remarque certainement ces problèmes dans certains livres de SF/F écrits par des femmes que je lis, et c’est dommage.

FR: Je ne crois pas que la faute tombe entièrement sur l’auteur. Par exemple, le témoignage d’une auteur LGBT, dans le livre Ace: What Asexuality Reveals About Desire, Society and the Meaning of Sex, souligne que les personnes qui éditent et publient son travail ne veulent pas qu’elle apporte son point de vue, comme personne asexuée, à ses personnages. Elle a dû écrire une romance hétérosexuelle, mais elle n’a pas vu les personnages de cette façon. En fin de compte, elle a été obligée de changer l’histoire pour être publiée.

OS: Bien sûr. J’ai l’impression que tout au long de cette discussion, nous nous rendons compte que le genre n’est qu’un ensemble d’attentes, et nous devrions nous demander comment le fait d’être blanc et hétérosexuel y joue un rôle. J’ai l’impression que ce que font les auteurs PANDC et LGBT avec la SF/F, c’est pousser cette enveloppe. Nous devons adapter certains des principes les plus conservateurs et attendus du genre dans son ensemble de nos jours. Certains « super-fans » de SF/F pourraient penser qu’un changement de race, de sexualité ou de sexe est une attaque contre le genre, mais en fait ces différences élargissent le genre, en lui donnant plus de vie et en le rendant plus inclusif.

FR: Je pense que, dans une certaine mesure, il y a un décalage entre les gens. S’ils ne veulent pas changer, on ne peut pas les forcer. À la place, nous devrions essayer de rendre le genre plus inclusif pour tout le monde. Par exemple, la science-fiction est déjà un genre très large, et il y a de la place pour raconter beaucoup d’histoires différentes. Examinez-vous la situation actuelle et la projetez-vous dans le futur? C’est tout ce dont vous avez besoin pour écrire de la SF. Peu importe l’auteur, si j’aime leur histoire, c’est une bonne lecture de SF pour moi.

OS: Je suis totalement d’accord. Ce que montrent les changements progressifs dans ces genres, c’est qu’il y a beaucoup de préjugés implicites, desquels les gens ne parlent pas, mais qui sont néanmoins présents et qui doivent disparaître.

FR: Oui! Je pense qu’une partie vraiment importante du changement consiste à examiner ce qui rend un livre populaire. Pour ce dossier, nous nous sommes exposés à des idées nouvelles et stimulantes. C’est le but de ce que nous faisons: montrer que différentes perspectives sont enrichissantes, donnant aux genres dans leur ensemble beaucoup plus de profondeur.

OS: Honnêtement, j’ai l’impression que ça élève les genres. L’image typique que vous avez de la SF/F est très hégémonique, mais n’est-ce pas une vue ennuyante? N’est-ce pas génial que le genre s’ouvre avec une optique plus inclusive et que tant de types d’histoires deviennent possibles par conséquence?

MN: Je pense que c’est merveilleux. Nous aimons et nous nous soucions de la SF/F. Une partie de ces soucis consiste à reconnaître qu’il y a des problèmes comme l’inclusivité. Les gens peuvent essayer de prétendre que c’est juste de la tradition, mais cette communauté a été inclusive depuis le début et nous voulons encourager encore plus de gens à embrasser ce point de vue.


Revision: Kai Ming Wang